Haïti-économie

Les dépenses liées aux projets d'infrastructure en baisse dans le budget rectificatif 2024-2025

La crise sécuritaire, marquée particulièrement par une vague de violence dans les départements de l’Ouest et de l’Artibonite et qui touche les plus grands axes routiers, a de graves conséquences sur les dépenses d’investissement du gouvernement. Concernant les projets d'infrastructures, soit sur le plan sanitaire, scolaire, électrique, agricole, entre autres, il y a une baisse assez considérable. Dans le budget rectificatif de l’exercice 2024-2025, il y a en effet un plus grand intérêt pour le secteur social.

Selon une observation du Groupe Croissance, sur le budget rectificatif 2024-2025, adopté par le gouvernement dirigé par le Premier ministre, Alix Didier Fils-Aimé en avril dernier, parmi les quatre grands secteurs qui doivent bénéficier les frais du budget de la République, le secteur social, constitué notamment du MENFP, du MSPP, MAST, MJSAC, MCFDF, est en tête avec un taux de 27,7% du budget. Ensuite vient le secteur économique (MEF, MTPTC, MARNDR, MPCE, M.ENV, MCI, M.TOUR), 25,4%, le secteur politique (MJSP, M.Defense, MICT, MAE, Primature, la Présidence, MHAVE) 22,9% et le secteur culturel qui représente 1,2% (MCC,M. des cultes).

Selon l'économiste Kesner Pharel, les ministères, dans les réallocations réalisées faites par le gouvernement dans le budget rectificatif, la priorité a été donnée aux ministères de l’Education nationale et le Ministère des affaires sociales qui ont connu de très fortes augmentations. En ce sens, il y a le Ministère des Travaux Publics, ainsi que le Ministère de l’agriculture, des ressources naturelles et du développement rural qui ont beaucoup subi cette décision. « Ces augmentations ont été adoptées en faveur du secteur social, au dépens de l'économie», a-t-il lancé. Dans son analyse, Kesner Pharel estime que ce choix peut avoir de graves conséquences au niveau des infrastructures ainsi que sur la production agricole dans le pays.

Pour sa part, Jean Michel Silin, directeur du budget explique que cette situation est dû d’une part à la baisse des investissements externes d'où le financement externe de certains projets par des bailleurs internationaux. « Les financements externes sont baissés a environ 9 milliards de gourdes, et très souvent les bailleurs interviennent sur des projets d’infrastructures sanitaires, scolaires, électriques, routières etc…,» En ce qui a trait aux baisses du financement externe, le Ministère de la Santé publique est le plus affecté. En terme de financement interne de projet, il y a une baisse de 2,2 milliards de gourdes par rapport au budget initial 2024-2025, il ya le Ministère des travaux Publics qui enregistre aussi une baisse de 9,3 milliards de gourdes pour cette même exercice. Dans ce budget dit de guerre adopté par le gouvernement, M. Silin, indique que le secteur économique est fortement affecté.

En ce sens, pour le secteur social, le gouvernement dispose d’un montant de 89, 54 milliards de gourdes. Par contre, dans ce budget souvent intitule de guerre par Fritz Alphonse Jean, le montant alloué aux forces de l’ordre de l’ordre dépasse les 30 milliards de gourdes. Jean Michel Silin, croit que cet argent devrait se dépenser de manière rationnelle pour rendre efficace les opérations des forces de l’ordre, afin de combattre l'insécurité dans le pays. Ainsi, il assure que l'amélioration du climat sécuritaire est nécessaire et urgente. La sécurité reste une priorité,tout en renforçant la capacité de la PNH et des Forces armées, dans ce contexte de crise, souligne t-il.

Oberde Charles

 

 

 

 

 

 

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