Vers la semaine de l’économie en couleurs, dans les écoles en Haïti ?

Dans l’histoire et l’évolution des sciences économiques dans le monde, on assiste à une certaine configuration chromatique de ce champ, ou chaque couleur tente d’appréhender les contours de certaines grandes thématiques ou problématiques mondiales, partagées entre les nations et pour lesquelles les économistes cherchent par tous les moyens à formuler des propositions. Économie vert. Economie bleue, rouge, jaune, orange, blanche, noire, grise, ou économie arc-en-ciel entre autres, pourquoi familiariser les écoliers haïtiens avec ces différents qualificatifs ? Comment chacune de ces économies colorées peuvent-elles contribuer à améliorer les conditions de vie de la population mondiale, et surtout celles pour qui l’avenir semble opaque ou obscure ?

Découvrons les différentes approches chromatiques de l'économie ? Apprendre, comprendre pour mieux entreprendre dans cette science, entre les théories et les pratiques, quand  l’économie tombe dans la palette ?

Dans un article publié le avril 2023, sur le site de SDECB, autour du thème : « Les couleurs de l’économie : tout sauf grisaille »,  l’auteur introduit sa réflexion en ces termes : « On pourrait croire que tout est terne et « gris » quand on parle d’économie. Et pourtant, ce ne sont pas les couleurs qui manquent : économie verte, économie noire, voire même économie pourpre (ou rose), on retrouve autant de nuances chromatiques dans l’économie que dans le plus vibrant des arcs-en-ciel. Quelles sont ces couleurs, comment se distinguent-elles et que signifient-elles en termes économiques ? Le temps est venu d’admirer la « palette de l’économie ». ».

Dans la liste des documents de référence à consulter sur le sujet, on s’arrêtera en premier lieu sur : « L'économie bleue 3.0 », édition revue et augmentée de Gunter Pauli. « Le livre phare de Gunter Pauli, créateur du concept  d'"économie bleue", qui s'inspire des écosystèmes naturels pour résoudre les crises économique, sociale et écologique. Pour l'entrepreneur Gunter Pauli, il est possible de révolutionner notre consommation et nos moyens de production tout en protégeant la nature. », rapporte les promoteurs du document, tout en signalant que : « Son business model ? La nature elle-même ! Observer les phénomènes naturels, en comprendre le fonctionnement et les imiter afin d'apprendre à mieux cultiver et consommer ce que notre planète produit déjà sont en effet la clé de notre futur.  Et cela fonctionne ! Créateur du concept novateur d'économie bleue, Gunter Pauli donne ici des centaines d'exemples d'initiatives qui créent sans déchets, génèrent des emplois, et vont au-delà de la préservation ou de la conservation, car l'économie bleue ne recycle pas, elle régénère. ».

Dans l’article titré : « Quelle est la couleur de l’économie ? », publié sur internet, on retrouve une niche de réflexion qui interpelle en ce sens : «Que l'on soit consommateur, employé ou entrepreneur, nos faits et gestes concourent à une dynamique économique. La couleur de l'économie est une approche synthétique intéressante pour se positionner lors d'un achat ou d'une recherche d'emploi. Notre vie économique est bien sûr un camaïeu de ces nuances, mais l'avoir en tête peut nous guider. ». https://www.bloomingcompanies.com/blog/couleur-de-leconomie

Découvrons : « L'économie noire. A l'image de la couleur, l'économie noire, lugubre et insidieuse, produit ce qui détruit ou mar. On y retrouve par exemple la fabrication et la distribution d'armes (une affaire d'état), de cigarettes, de drogue, de pesticides, etc. . », l’auteur persiste et signe dans son argumentaire en traversant d’une couleur à une autre : « L’économie rouge. L’économie rouge est héritée du Fordisme. Elle puise dans les ressources naturelles qu’elle transforme selon un processus linéaire en déchets « grâce » à une ligne de fabrication et de distribution nocive pour l’environnement. ».

Dans l’économie verte, il expose : « Lorsqu’il est question de vert au sujet de la couleur de l’économie, c’est le signal qu’il y a eu une prise de conscience mais cela ne suffit pas toujours. L’économie verte regroupe les produits labellisés « bio », « durable », « Fair Trade ». Pleine de bonne volonté, elle est néanmoins maladroite et parfois peu efficiente… Quand elle n’a pas carrément été détournée de sa finalité. ».

De l’amour dans le ciel, avec l’économie rose il précise :  « Le rose serait la couleur de l’économie du cœur. Il illustre le mouvement de la décroissance, qui remplace l’abondance des biens matériels par le lien social et le partage. Le mouvement de la décroissance est un retour aux sources de l'économie. Il semble innovant mais des économistes tels que John Stuart Mill projetaient dès le 19ème siècle que nous reviendrions à un état stationnaire, sans croissance. Il ajoutait que cela nous permettrait de nous consacrer à l’amélioration de notre « art de vivre ». ».

D’un rappel, on peut conclure : « L’économie bleue. Le bleu ne figure pas encore officiellement dans le panel de couleur de l’économie réelle, c’est une perspective. Günter Pauli est le principal porte parole de cette approche qui allie biomimétisme, économie circulaire et, souvent, haute technologie. L’économie bleue change de paradigme et à ce titre, elle suscite du scepticisme. Elle ne vise pas à épargner ou à préserver les ressources naturelles, mais va au-delà et s’affirme en tant qu’actrice de leur régénération. L’économie bleue ne cherche pas à supprimer des emplois, mais au contraire à en créer. Enfin, elle ne prône pas l’austérité, mais démontre l’abondance. ».

De l’auteur Philippe Jurgensen, on retiendra l’ouvrage «  L'Économie verte, Comment sauver notre planète », parmi ces documents qui informent et enseignent sur le sujet. Ce professeur à Sciences-Po Paris, spécialiste des questions d’économie et d’environnement, Philippe Jurgensen dirige aujourd’hui l’Autorité de contrôle des assurances, nous dit : « Cyclones, inondations, incendies se succèdent à un rythme accéléré depuis quelques années. L’air que nous respirons, l’eau que nous buvons, les sols qui nous nourrissent continuent de se dégrader, sans parler du climat qui se réchauffe, de l’énergie qui se raréfie et de la biodiversité qui se réduit. ».

Dans son argumentaire, il entend à ce que : « Tout le monde, ou presque, s’accorde aujourd’hui pour reconnaître qu’il y a urgence ; mais, concrètement, que peut-on faire, à l’échelon individuel, national ou international ? Quelles sont les priorités, quels sont les obstacles ? Quelles sont les échéances raisonnables ? Quels sont les programmes réalistes ? ».

De la nécessité de : « Réagir efficacement, ce n’est pas lancer des anathèmes contre la mondialisation, faucher des cultures expérimentales ou préconiser l’arrêt de toutes les centrales nucléaires. C’est, au contraire, retourner, au profit de la nature, les deux grands instruments qui ont, parfois, contribué à la détruire : une science bien comprise, qui offre de multiples promesses, et une économie qui ne demande qu’à faire jouer ses lois en faveur de l’environnement, pourvu qu’on valorise, comme il convient, les productions écologiques. », poursuit le spécialiste.

Derrière chacune des  couleurs qui sont associées à l’économie, ce sont des univers de connaissances ou de réflexions qui sont proposées dans une approche symbolique et chromatique, servant de repères pour tenter de délimiter le champ d’intervention, les considérations, les méthodes et les réponses à apporter aux différents problèmes qui sont visibles à l’œil nu.

Dans ce premier rendez-vous qui sera proposé aux écoliers haïtiens durant la semaine de l’économie en couleurs, plusieurs autres domaines et des pratiques des sciences humaines et sociales comme la psychologie, la sociologie, les arts plastiques et visuel, l’anthropologie, l’éducation, le marketing et la politique, permettront aux dizaines, centaines et milliers d’apprenant de découvrir les liens étroits et intimes entre l’économie, les couleurs, leurs impacts sur la pensée individuelle et collective, en somme sur la société en général.  

 

Dominique Domerçant 

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