« La mer, source de richesses inexploitées », soutiennent Jean André Victor et Sterlin Saint-Cyr

L'Université Quisqueya (UniQ) a organisé le mercredi 8 septembre une conférence-débat, en son Centre de conservation des biens culturels, autour du thème : « La mer, source de richesses inexploitées ». L'objectif de cette activité était de montrer que la mer d’Haïti, l’un des piliers majeurs du développement d’un pays, regorge de ressources inexploitées. Cette conférence-débat a été animée conjointement par l’Agronome Jean André Victor et Sterlin Saint-Cyr.

Dans un moment où les problèmes environnementaux sont rarement posés en Haïti, les responsables de l'UniQ, via la Faculté des Sciences de l'Agriculture et de l'Environnement (FSAE), ont organisé, pendant 120 minutes, une activité de réflexion autour de l’importance de l’économie bleue qui, selon les intervenants, est une véritable source de richesses inexploitées en Haïti.

Selon Jacky Lumarque, Recteur de l’UniQ, la mer est une source de création économique. « Nous disposons d’environ 1700 km de côtes littorales, ce qui permet de classer Haïti en 57e position à l’échelle mondiale. Il faut dégager une énergie en vue de bien structurer l’économie bleue qui comprend la pêche, loisirs, l’écotourisme… », a-t-on souligné dans ses propos d’introduction.

Par ailleurs, M. Lumarque appelle à la protection de la mer afin de ne pas compromettre les générations futures. « Il ne faut pas faire à la mer ce que nous avons fait à la terre », exhorte-t-il.

L’Agronome Jean André Victor, dans son intervention, a fait savoir que la mer, riche en ressources inexploitées, est un pilier majeur pour le développement d’un territoire. Cette situation d’inexploitation n’est pas un simple choix. Selon lui, en Haïti, l’on ne sait pas comment l’exploiter. Pour ce faire, M. Victor invite les autorités haïtiennes à accorder une place capitale à la science.

Les causes des problèmes d'Haïti sont humaines. Cela dit, il y a des gens dans le pays qui peuvent résoudre, par exemple, les problèmes de l’insécurité alimentaire et d’électricité en Haïti, a avancé Jean André Victor.

Pour exploiter la mer, Jean André Victor dit que cela exige des matériels dont les coûts financiers ne sont pas exorbitants. « À 150 000 dollars américains, le prix d'une voiture (tèt bèf), on peut acheter un bateau de pêche », a-t-il informé. Or les autorités du pays possèdent plusieurs cortèges dont le coût de chaque voiture est estimé à des milliers de dollars américains.

Sterlin Saint-Cyr, Président de l’Association des pêcheurs de Luly (APEL), de son côté, a fait le diagnostic du secteur de la pêche après le séisme du 14 août 2021 qui a dévasté le grand Sud d’Haïti. La situation des pêcheurs, après le séisme du 14 août dernier, est vraiment triste, a relaté M. Saint-Cyr.

Déjà laissés-pour-compte, les pêcheurs du grand Sud ont perdu beaucoup de matériels et des membres de leurs familles. En conséquence, ils vivent tous, pour le moment, dans le chômage, a dit Sterlin Saint-Cyr qui ne cache pas ses inquiétudes face à la rentrée scolaire prévue pour le 4 octobre prochain.

Selon les chiffres dont dispose Sterlin Saint-Cyr, le secteur de la pêche haïtienne comprend entre 70 000 et 80 000 pêcheurs. Face à une telle situation, il sollicite de l’État haïtien des moyens pour accompagner les pêcheurs haïtiens. Quant aux organisations non gouvernementales, il leur conseille de bien canaliser leurs supports de financement.

Fondée le 12 juillet 1991, l’organisation APEL se donne pour mission d’accompagner les pêcheurs sous toutes les formes, a informé M. Saint-Cyr. « APEL a organisé plusieurs formations pour les pêcheurs sur la manière dont ils doivent gérer leurs revenus », dit-il.

L'activité coïncide avec l’anniversaire de l’enseignant-chercheur le Dr Jean André Victor né un 8 septembre. En conséquence, dans ses interventions, Jacky Lumarque a campé M. Victor comme un homme intègre, un intellectuel engagé qui se consacre à la recherche. À l’occasion, les responsables de l’Université Quisqueya ont organisé une collation en l’honneur du Dr Jean André Victor, a-t-on remarqué.

Certes, la mer est une source de richesses inexploitées. Mais l’[a] [sur]exploitation de la mer ne serait-elle pas un danger pour notre environnement ? Si aux yeux des intervenants la mer est une véritable source de richesses inexploitées, le ministère de l’Agriculture, des Ressources naturelles et du Développement rural (MARNDR), à ce niveau, a-t-il échoué dans ses différentes tâches et missions qui lui sont confiées ?

Wilner Jean

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