Haïti : vers la journée mondiale de l'épargne !

Dans la sagesse populaire française, on retient cette phrase : « Qui n'épargne pas un sou n’en aura jamais deux. » Que nous enseigne la culture populaire haïtienne comme enseignement sur l'épargne, en dehors des deux proverbes suivants : “Manje w sere se liw manje”, “Saw fè se liw wè” ?  Comment encourager l'éducation économique et la culture financière en Haïti, sans prendre en compte les repères identitaires et les codes culturels qui influencent de manière considérable la pensée collective, l’imaginaire et les relations interpersonnelles et intergénérationnelles ?

Dans la liste des journées internationales consacrées aux activités liées à l’économie et la finance, la date du 31 octobre a été retenue pour marquer la journée mondiale de l'épargne. C’est pratiquement l’une des démarches les plus importantes et intelligentes, pour informer, sensibiliser, et responsabiliser les acteurs qui composent l’univers social, en particulier les jeunes et les familles sur l’importance d'épargner.

Dans la genèse de cette journée, on peut lire : « C’est même au mois d’octobre 1924 qu’il faut se référer, lorsque les  représentants des caisses d'épargne de 29 pays s'étaient réunis pour attirer l’attention de la population sur l’importance et la nécessité de l’épargne ».

Dans le même fil d'idée, le site spécialisé dans la promotion des journées mondiales poursuit : « Au 21e siècle, il semble bien que ce soient essentiellement les pays africains qui aient remis à l’honneur cette journée qui est aujourd’hui célébrée dans plusieurs pays du continent. » Allez savoir, ce sont peut-être eux qui nous ramèneront  à une certaine sagesse, à une époque où les gouvernements de toutes les tendances ne savent plus que consommer des ressources qu’ils ne produisent pas en créant des dettes qu’ils ne rembourseront pas ! », mentionne le site.

Dans un article que j’ai publié sur le sujet à la fin d’octobre 2022, dans les colonnes de Le National, pratiquement les mêmes points abordés sont encore d'actualité. Pourquoi et comment commémorer la journée mondiale de l'épargne en Haïti ? Quelles sont les limites d’une telle initiative dans une dynamique sociale particulière ? Pourquoi et comment encourager le plus grand nombre des jeunes, et leurs familles, issus dans les couches les plus vulnérables à investir dans l'épargne dans ce contexte de crise majeure et multidimensionnelle ?

 Dans toutes les couches de la population haïtienne, il y a un besoin énorme d’information et d’appropriation des principales connaissances et compétences nécessaires pour épargner. Quels sont les  principaux produits pour épargner en Haïti ? Comment sont-ils répartis à travers les institutions publiques et privées du pays ?  C’est pratiquement l’un des principaux objectifs de toutes les journées mondiales qui consistent à démocratiser, à sensibiliser et à responsabiliser l’ensemble des acteurs de la société autour d’une thématique ou problématique importante.

Depuis le jeudi 25 juin 2020, le Plan national d’Éducation financière en Haïti a été lancé, dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie nationale d'inclusion financière, par la Banque de la République d'Haïti et plusieurs de ses partenaires. Un nouveau pas est franchi en ce sens. Plusieurs activités ont été réalisées en ce sens. Hélas. La situation difficile actuelle dans le pays risquerait à tout prix de retarder à la fois les agendas, entre les réseaux stages nécessaires, les retombées et les résultats.

Définir un tel concept n’a rien de méchant. Seulement dans les faits, il faudra compter cette couche importante de la population haïtienne qui ne peut même pas gagner, qui se trouve dans l’impossibilité de penser à dépenser. Et pire encore, cette catégorie sociale qui vit au quotidien n’arrive même pas  penser à disposer des excédents  à mettre de côté.

Dans le cadre des activités organisées par la firme EDUCAMUSE, dans plusieurs établissements scolaires dans la capitale haïtienne, notamment dans les deux principaux lycées des filles (Marie-Jeanne et Cent-Cinquantenaire), pour marquer plusieurs journées internationales relatives au domaine de l’éducation et de la culture financière, les écoliers manifestent une volonté pour apprendre, mais également pour entreprendre, en vue de disposer de façon progressive leur autonomie financière. Entre les adolescentes et les adolescents, les jeunes filles et Gascons qui composent la jeunesse haïtienne actuellement, quelles sont les catégories qui peuvent mieux épargner et pourquoi ?

Dans les différentes institutions sociales en Haïti, en dehors des critères de sexe, d’âge et des origines sociales, il faudra prendre en compte les choix professionnels, le niveau d’études, la vision sur les valeurs, le bien-être et la richesse,  les critères religieux, les références géographiques et familiales pour définir une véritable campagne de sensibilisation des jeunes autour de l’épargne, pour marquer cette journée mondiale.

 

Dominique Domerçant

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES