« KALIB », une adaptation du « BALIK » en vue de promouvoir la fuite inversée des cerveaux en Haïti

Si un pays développe des stratégies pour gagner la bataille de l’acquisition d’un capital humain compétitif, alors il saura occuper une position dominante dans la nouvelle arène économique induite par les dynamiques de la concurrence mondiale. Cette déduction logique est supportée par les réflexions théoriques et les résultats empiriques produits à travers les récentes recherches relatives au développement. C’est à partir d’une vision déclinée en des programmes concrets pour capter le savoir et le savoir-faire que plusieurs sociétés ont emprunté la trajectoire de l’émergence économique. Ce numéro de la chronique Gouvernance propose le programme « KALIB » à titre de mécanisme de transfert de connaissances pour contribuer à huiler les moteurs des structures économiques et sociales afin de remettre à l’heure les pendules de la création et de la distribution de la richesse.

Au cours des quatre dernières décennies, des politiques de rapatriement d’une « fuite de cerveaux » au « gain de cerveaux » pour tirer vers le haut le capital humain du pays d'origine ont été mises en œuvre par des économies émergentes, notamment par un ensemble de pays asiatiques (Wong & Yip, 1999 ; Tharenou & Seet, 2014 ; Li, McHale & Zhou, 2017). Le remarquable essor de la Chine, la Malaisie, le Taïwan, l’Inde et la Corée du Sud a été supporté par le truchement d’une politique de retour des meilleures ressources humaines dans la vie économique et sociale de leurs pays de naissance (Zweig, 2006). Récemment, à travers le BALIK, le gouvernement des Philippines a réitéré son intérêt à embellir le panorama social et améliorer les indicateurs de l’économie philippine. Le gouvernement offre des incitations à des scientifiques Philippins formés et résidés à l’étranger pour s’engager de manière proactive dans le développement de leur pays (Nidera, 2023 ; Ancho & Park, 2018).

Le BALIK, établi en 1975 par un décret présidentiel, vise à renforcer les institutions locales par l’intégration de l'expertise des Philippins vivant à l'étranger pour contribuer au développement de leur pays d'origine (Ramos-Dimaya & Perez, 2020). Dans cette perspective de renforcer le processus de la transition positive d’un « brain drain » vers un « brain gain », le gouvernement des Philippines a promulgué en 2018 une « Loi sur les scientifiques BALIK ». Cet acte soutient la légalisation du rapatriement des scientifiques, technologues et experts philippins au pays d’origine. Grâce à ce programme, les Philippins hautement qualifiés formés surtout aux États-Unis, première destination de la diaspora philippine (Opiniano & Castro, 2006) mais aussi en Australie, au Japon et bien d'autres pays industrialisés ont l'opportunité de partager leurs connaissances et promouvoir le développement innovant, scientifique, agro-industriel et économique de leur pays. Ils y sont engagés selon des accords de court, moyen ou long terme, mais avec une prédominance du court terme (Ramos-Dimaya & Perez, 2020).

De 2007 à 2020, les institutions responsables du BALIK ont déjà signé des contrats de services académiques et professionnels avec plus de 400 scientifiques philippins de niveau doctorat formés au sein d’une trentaine de pays. La majorité de ces scientifiques (64%) sont des diplômés d’universités américaines ; ils fournissent leur service dans plusieurs secteurs et principalement au système universitaire des Philippines. Le BALIK est également ouvert à des cycles scolaires inférieurs au niveau doctoral ; mais l’excellence demeure un critère fondamental.

Ramos-Dimaya & Perez, (2020) découvre qu’entre 2017-2019, les services aux personnes suivis par les partenariats sont prévalents dans le cadre des contrats de court-terme du BALIK. L'engagement à long terme se caractérise par la publication de résultats de recherche et/ou de livres mais aussi de services aux personnes, de partenariats et de brevets. Les données recueillies du département des sciences et de technologies des Philippines (DOST) entre 2007-2020 illustrent que 86,8% des scientifiques BALIK s'engagent à travailler à court terme ; seulement 9,54% y ont accepté des contrats de long terme. Cet indicateur révèle que ces scientifiques seraient averses au risque de quitter définitivement le pays où ils ont reçu leurs formations avancées pour plutôt s’installer à leur pays de naissance.

Sans compter l’intégration déjà garantie au pays étranger, le manque d'incitations, de potentielles conditions sociales précaires et l’instabilité politique dans le pays d'accueil sont des facteurs susceptibles d’expliquer le désintérêt d’un scientifique disponible à l’étranger de revenir au pays d'origine pour s’y engager suivant un contrat de long terme. Des politiques d’accompagnement couplées d’avantages sociaux supplémentaires auraient incité un plus grand nombre de scientifiques à approuver un recrutement de long terme. C’est probablement un aspect à améliorer dans le cadre du programme BALIK qui accuse tout de même un impact significatif aux Philippines. Force est aussi de constater que les inputs des scientifiques et des professionnels se révèlent substantiels même quand ils ne travaillent qu’à distance.

 

BALIK aux Philippines, KALIB en Haïti

Tandis que la croissance à long terme et le développement durable demeurent des objectifs difficiles à atteindre en l'absence d'une réserve de professionnels qualifiés (Haque and Kim, 1995; Wong & Yip, 1999), les pays à faibles revenus continuent de subir les chocs de l’exode massif de leurs cadres les mieux formés (Miyagiwa, 1991). Le cas d’Haïti est insolite ; le rapport CNUCED (2007) estime à 83.4% le taux de la fuite de cerveaux d’Haïti depuis les années 2000, soit le plus sévère parmi les pays sous-développés de la planète. Selon la même source, six autres pays en voie de développement expérimentent des taux autour de 80%. La fuite de cerveaux produit l’effet néfaste d’étouffer le développement du pays d’origine car celui-ci est privé de ses ressources humaines les mieux qualifiées. À défaut de pouvoir stopper l’hémorragie de l’exode des « Best and Brighters », il faudrait regorger le système du sang neuf afin d’éviter son cataclysme. Qu’est-ce qu’il faudrait donc pour canaliser les ressources humaines résidées à l’étranger au service de la société d’origine ? Une gouvernance avisée - axée sur une vision de valorisation des ressources et particulièrement du capital humain - en est la réponse.

À l’instar du programme BALIK implémenté aux Philippines pour encourager les scientifiques et les experts philippins à revenir à leur pays pour partager leur expertise et rehausser le niveau du développement, Haïti aurait pu capitaliser sur un programme d’engagement de ses meilleures ressources scientifiques en vue de contribuer à une embellie économique et sociale. Similairement au BALIK, le projet imaginaire « KALIB » viserait à encadrer et consolider les talents scientifiques et technologiques en Haïti à travers des échanges permanents avec des ressources humaines compétitives sur l’échiquier international.

Un « scientifique KALIB » serait l’équivalent d’un « BALIK scientist » qui est un expert en science et technologie résidant à l'étranger et engagé par le gouvernement pour revenir travailler au pays, dans son domaine d'expertise. Le Programme KALIB aurait également pour objectif de promouvoir l'échange d'informations, élargir les réseaux et accélérer le flux de nouvelles technologies dans le pays en consolidant le potentiel scientifique et technologique du milieu universitaire ainsi que des institutions publiques et privées. Sous l’hypothèse du respect des contraintes administratives et légales imposées par les compagnies étrangères demandeuses d’expertise technologique, le programme KALIB faciliterait également à rafler certains contrats de service de l’outsourcing de type ITO (Information Technology Outsourcing).

Le programme « KALIB » participerait de cette initiative de redresser le navire national via un calibrage moderne pour instiguer à la quête d’une combinaison harmonieuse entre les ressources académiques et professionnelles locales avec des experts et scientifiques Haïtiens résidant à l’étranger. Ce programme plaide pour une mobilisation et une harmonisation des ressources humaines haïtiennes hautement qualifiées au niveau local et étranger afin de changer la trajectoire sociale et économique du pays. Le fait de ramener l’expérience internationale dans les travaux créatifs et systématiques effectués au sein des secteurs privés et universitaires entraînerait des effets positifs considérables. Les interactions qui découleraient des transferts de compétences de ces scientifiques et professionnels chevronnés sont capables d’alimenter un certain « brain bank » au potentiel de répandre des connaissances et de l’innovation au pays (Mahroum et al. 2006).

 

KALIB bénéficie du bonus du sentiment d’attachement

En plus des incitations offertes par le gouvernement, le sentiment patriotique des experts et des scientifiques ciblés est crucial pour concrétiser un éventuel projet de retour de l’ascenseur des émigrants qualifiés au pays d’origine. Si le premier volet fait défaut en raison de la myopie des gouvernements haïtiens à établir un cadre attractif au pays, le second ne manque pas pour faire du projet « Reverse Brain Drain » une réalité. En effet, peu importe l’échelon social atteint par un Haïtien poussé par les risques provoqués par les instabilités politiques à quitter sa terre d’origine, il ressent de temps en temps ce sentiment d’être un « intrus » en terre étrangère. À bien des égards, il va se rappeler qu’il n’est pas chez lui et qu’il n’est pas toujours le bienvenu.

Tôt ou tard, un choc culturel, une surprise météorologique, un faux-pas, ou un geste humiliant dans l’arène académique ou professionnelle fouettera son orgueil dans cette récurrente réminiscence « Lakay se lakay ». Il émerge une récente vague d’Haïtiens nés à l’étranger qui n’éprouvent pas nécessairement ce pincement de cœur qui rappelle à la génération plus âgée son origine authentique. Il reviendrait donc aux parents d’exercer le devoir patriotique d’inculquer à la récente génération d’Haïtiens nés et élevés hors d’Haïti l’intérêt de s’attacher à leur ascendance ancestrale. Tous, nous devons revenir à la source.

En référence à la pyramide de Maslow, il se manifeste également chez tout humain ce désir d’auto-accomplissement capable de tiquer son sens de culpabilité pour se questionner sur ses véritables valeurs ajoutées, son vrai impact. Je n’insinue pas la nullité d’un professionnel dans un système déjà bien huilé. Cependant, n’empêche de comparer la portée d’un scientifique haïtien à se mettre au service du système national en manque de tant de ressources par rapport aux systèmes des pays industrialisés qui sont pratiquement à des seuils de saturation. Le premier scénario (engagement du scientifique envers Haïti) est comparable à l’action de savourer un verre d’eau dans un désert alors que le deuxième (engagement dans un pays industrialisé) s’apparente à vider un verre d’eau dans un océan.

Évidemment, il existe des cas extrêmes tels que ceux de Dany Laferrière ou de Samuel Pierre qui par leurs productions au sommet ont apporté des valeurs ajoutées immenses au profit du Canada. La quasi-totalité des Haïtiens les mieux formés qui résident en Europe ou en Amérique du Nord évoluent dans divers secteurs et collaborent significativement dans des projets de société. À juste titre, ils sont honorés et reconnus pour leurs travaux dans les systèmes éducatif, sanitaire, etc. Cependant, leur degré d’impact demeure relativement assez modeste. Je voudrais faire le pari que tout être rationnel demeure animé par ce désir insatiable de se rendre utile à sa communauté, à l’humanité. L’Haïtien surtout. 

Les illustres expériences des Haïtiens d’origine qui ont gravi les plus prestigieuses estrades internationales tels que Samuel Pierre, Dany Laferrière, Claudine Gay ou Reginald DesRoches ne sont pas légion. Ce sont des types d’exploit que l’on dénote une fois sur plusieurs décennies et pour plusieurs générations. Si ces personnalités se distinguent en des systèmes si compétitifs, pas besoin de douter de leur effet multiplicatif dans les sociétés marquées par d’importantes privations. L’image de ces personnalités sélectes sert de magie pour hypnotiser les jeunes des sociétés modernes à fouiner dans les livres afin de peaufiner leurs talents littéraires et scientifiques, a fortiori ces sommités auraient (ceteris paribus) énormément contribué à de meilleures pratiques et des changements de comportement en Haïti.

Les importants flux de transferts prouvent également les difficultés des compatriotes de la génération ante-millénium à se détacher de ses racines dessaliniennes. Il n’est pas évident de construire un indicateur crédible pour mesurer ce sentiment « impalpable » d’attachement viscéral à la terre natale. Par contre, les transferts en représentent un proxy assez fiable. Dans une analyse croisée des transferts de la région Orozco et al. (2017) rapporte qu’Haïti occupe la tête du peloton des ratios Transferts/PIB au sein de la région Amérique Latine et Caraïbe. Cette étude de l’organisation Inter-American Dialogue Center révèle que pour l’année 2017, un montant de 75 milliards de dollars a été envoyé vers 17 pays de la région Amérique Latine et Caraïbe. Au cours de l’année de l’étude, les transferts de l’économie haïtienne avaient accusé un montant de 3.2 milliards de dollars comparé aux 8.5 milliards de son PIB en 2017. Tandis qu’en termes absolus le plus haut niveau de transfert a été enregistré pour le Mexique (28.6 milliards) qui le plus grand géant économique de la région, Haïti a y versé le plus important ratio de transferts de la région.

Malheureusement, aucune politique publique n’a été mise en œuvre pour attirer et mieux orienter les transferts de la diaspora haïtienne. Il y a évidence que les diasporas influencent les économies nationales par l'envoi de fonds à des membres de leurs familles, les investissements directs à l'étranger, les initiatives entrepreneuriales, la facilitation du commerce et le transfert de connaissances (Newland & Plaza, 2013). Par exemple, de nombreux pays tels que l’Inde, l’Éthiopie, le Népal et le Rwanda ont su utiliser les transferts de la diaspora à titre d’instrument financier en constituant des fonds mutuels où ils accordent des bons à l’intention des cadres de la diaspora (Lowell & Gerova, 2004 ; Ratha & Plaza, 2011). Quoique KALIB porte fondamentalement sur des initiatives pour favoriser une fuite inversée des cerveaux, il n’empêche que ce programme explore le potentiel d’une relance économique durable via une meilleure orientation des transferts de la diaspora.

 

Un survol sur la fuite inversée des cerveaux

Un ensemble d’études perçoivent dans la fuite de cerveaux une grave injustice faite aux pays en voie de développement puisque la fuite de cerveau réduit les externalités positives sur la force de travail locale (Haque and Kim, 1995; Wong & Yip, 1999). De surcroît, il en résulte un ralentissement de la croissance économique du pays d’origine. Conscient des répercussions négatives du « brain drain », de nombreux pays jadis en voie de développement ont pris la résolution de cerner les enjeux de la nouvelle guerre froide dont le capital humain constitue le butin principal. Dans la perspective de d’insuffler des énergies créatrices à leurs système, ils ont ainsi offert des incitations économiques et sociales à leurs meilleurs cerveaux pour se former aux meilleures universités du monde, puis retourner au bercail pour s’impliquer dans la recherche et le développement.

La Chine a par exemple expérimenté au début des années 80 une fuite inversée de cerveaux à travers des politiques d’« open-door » qui tendaient à attirer ses diplômés en provenance des meilleures universités des États-Unis. Les programmes de fuite inversée des cerveaux se sont amplifiés au cours des années 1990 pour stimuler l’expansion de l’économie chinoise (Zweig, 2006 ; Li, 2004). Cette pratique de fuite inversée des cerveaux ne tardait pas à s’imposer comme un nouveau paradigme dans plusieurs pays du continent pour transformer l’émigration de leurs meilleurs professionnels en une bénédiction (Cao, 2008 ; Chow, 2011 ; Zweig, 2006 ; Song, 1997).

Par le déploiement de cette stratégie d’engager des ingénieurs et scientifiques instruits à l’étranger dans son système, le Taiwan s’était classé en troisième position parmi les plus grands producteurs de produits technologiques. Au milieu des années 80, plus de 90 % des Taiwanais, formés surtout aux États-Unis, revenaient à leur pays d’origine (Manning, 1999). La Corée du Sud, l’Inde, la Finlande et le Singapour ont également sorti des pions similaires dans ce jeu d’échec cérébral dominé par la science et l’intelligence artificielle où le capital humain représente l’as d’atout.

C’est par le biais de cette valorisation du capital humain que les Asiatiques avaient commencé à talonner les pays industriels en disposant de ressources humaines compétentes aptes à résoudre les problèmes de société. Par exemple, dans des domaines tels que le « programming », le traitement et l’analyse des données, des firmes asiatiques émergentes ont pu proposer des offres techniques alléchantes à des corporations multinationales. En plus de rafler d’énormes contrats dans l’outsourcing, certaines économies émergentes ont aujourd’hui gravi des échelons supérieurs de la pyramide en créant eux-mêmes des produits innovants. Les tigres asiatiques passent pour des champions dans le domaine de l’invention des produits technologiques.

Depuis deux décennies, certains pays du continent africain ont également opté de ne plus occuper exclusivement la queue du peloton dans mobilisation de leurs meilleures ressources humaines dans leur développement. C’est ainsi qu’ils se sont aussi taillé graduellement des places de choix dans le domaine de la technologie. L’Afrique du Sud s’était déjà montrée compétitive dans l’implémentation de certains projets innovants au profit des grandes technopoles du Nord. L’Ile Maurice, le Ghana et la Côte-d’Ivoire ont également accusé d’énormes progrès dans la transformation numérique qui favorisent l’innovation, la modernisation et l’efficacité des services publics et privés. Récemment, le Rwanda a encore étonné le monde de la technologie en inaugurant son propre « smartphone » entièrement constitué d’input local.

Malheureusement, Haïti reste à la traine et n’a toujours pas adopté des politiques publiques pour entrer dans cette nouvelle arène qui requiert la rétention et éventuellement la fuite inversée des cerveaux. Il y a un désintérêt sinon un errement des derniers gouvernements haïtiens à capter les jeunes pour cesser de fuir le pays dans une sorte de complexe de crise identitaire. Le détournement progressif des capitaux nationaux vers des paradis fiscaux exotiques aggrave davantage la situation déjà précaire de cette vulnérabilité multidimensionnelle. À la recherche d'un rééquilibrage basé sur des modèles de développement humain éprouvés, les réflexions appellent à un renouveau du tissu économique et social via une combinaison harmonieuse des ressources humaines locales et étrangères.

 

KALIB, une réponse conforme à la fuite de cerveaux

Le programme KALIB se présente comme une offre politique qui souscrit à cette même dynamique de rétention et de retour des immigrants les mieux qualifiés dans le développement économique et social du pays d’origine. L’implémentation du programme KALIB requiert d’une part une volonté manifeste de l’État haïtien à accueillir ses meilleures ressources scientifiques évoluant sur la scène internationale. D’autre part, il faudra développer par exemple un comité multisectoriel constitué de partenaires techniques et financiers. Ceux-ci peuvent se constituer entre autres de représentants du ministère de l’éducation nationale, de l’Université d’État d’Haïti, d’autres instituts d’enseignement supérieur, du secteur privé, de la Banque centrale, d’autres entités du système bancaire, etc. Les attributions de ce comité seraient de réaliser un inventaire des experts et scientifiques Haïtiens résidés à l’étranger pour en déceler ceux intéressés à en retourner l’ascenseur au pays d’origine.

Dans cette ère moderne, le rôle joué par la science, la technologie et l'innovation dans le développement durable est crucial. Le lien consubstantiel entre ressources humaines qualifiées et l’essor économique a été clairement établi par des théories et des recherches empiriques (Schultz, 1963 ; Becker, 1964 ; Lucas, 1998 ; Card, 1999). Les décideurs politiques des économies émergentes sont de plus en plus conscients de cette prémisse. Ainsi, en plus d'investir des fonds substantiels dans la recherche et le développement, une gouvernance basée sur les meilleures pratiques exige qu'ils consacrent d'énormes ressources financières à l'éducation, en particulier au niveau tertiaire, afin qu'ils acquièrent de nouvelles connaissances et participent activement à la transformation de leur société pour améliorer le paysage économique et social.

KALIB envisage de mobiliser aux axes stratégiques du système de développement local des personnalités internationales de grands calibres en vue de contribuer à placer et accélérer Haïti sur le sentier du développement. Puisse ce projet imaginaire se faire chaire afin de mitiger les répercussions néfastes de la fuite massive de cerveaux d’Haïti vers les sociétés industrialisées.

 

Carly Dollin

carlydollin@gmail.com

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Références

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