Les exportations d'œufs vers Haïti ont été reprises cette semaine à travers le marché binational de Dajabòn. Après environ 10 jours depuis que le gouvernement dominicain avait décidé de suspendre temporairement ce commerce, ils ont fait marche arrière et ont décidé d'augmenter la production et le prix de ce produit.
Le jeudi 5 janvier 2023, lors d'une conférence de presse du gouvernement dominicain, dirigé par le président Luis Abinader, les exportations d'œufs ont été interdites vers Haïti. Cette décision a été prise en vue d'éviter l'augmentation du prix de ce produit en République dominicaine, a annoncé Luis Abinader. 10 jours après la mise en application de l'interdiction, les activités liées à l'exportation des œufs ont été reprises au marché de Dajabòn et tel que cela a été convenu dans une réunion entre le chef d'État dominicain et le ministre de l'Agriculture, Limbert Cruz, il y a une augmentation sur le prix des oeufs.
Au total, la République dominicaine produit neuf millions d'œufs par jour , dont un million est exporté vers Haïti . Depuis la décision qui a été prise par le gouvernement dominicain d'interdire ces exportations d'oeufs, des vendeurs ont été perçus au niveau de la frontière, ils avaient des quantités d'œufs entreposés au niveau des points de vente et ne pouvant pas les livrer comme à l'accoutumée, puisque des commerçants haïtiens savaient déjà que ces produits ne seraient pas disponibles lors des transactions.
De fait, un accord a été conclu entre le président Luis Abinader, le ministre de l'Agriculture, Limbert Cruz, et les différentes associations dédiées à la production d'œufs.
Ils ont ensemble décidé d'augmenter la production afin qu'il n'y ait pas de pénurie sur le marché dominicain. Les autorités dominicaines ont aussi promis d'accorder des prêts aux producteurs par le biais de la Banque de développement et d'exportation (Bandex) et de la Banque agricole, dans le but d'améliorer et de mettre en œuvre de nouvelles techniques dans les installations des sociétés de production (Diario Libre).
Du côté haïtien, le ministère de l'Agriculture ni aucune autre instance gouvernementale (ministère du Commerce et de l'Industrie ou la primature) n'a pas réagi suite à ces mesures du gouvernement du territoire voisin. Dans le Nord'Est, plus précisément à Fort-Liberté, des consommateurs et des commerçants ont fait état d'une sensible rareté de l'œuf dans la région. Les efforts des producteurs locaux, dont Haïti Broilers, qui représentaient 30% de consommation de la part du marché sont entre autres perturbés par l'insécurité, la pénurie des produits pétroliers qui empêchent la bonne circulation des biens dans le pays.
En effet, l'insécurité alimentaire continue d'affecter les ménages dans le pays, d'où presque la moitié de la population se trouve concernée. Réagissant autour de cette question, l'économiste Michaëlle Paraison croit qu'il est urgent de sortir le pays de sa dépendance aux importations. "Il faut donc, inévitablement, penser à produire", assure-t-elle!
Oberde Charles
