L’exportation de la mangue haïtienne vers les États-Unis menacée

La mangue est un produit phare pour les exportateurs haïtiens, a déclaré l'ancien ministre de l'Agriculture, Joanas Gué. Entre 2009, 2010, Haïti a exporté près de 3 millions de caisses de mangues vers les États-Unis pour plus de 20 millions de dollars. Après 2010, la production de ce produit a considérablement diminué. La mesure d'interdiction de l'exportation de ce produit annoncée par le département de l'Agriculture américain peut conduire à une baisse exagérée de la production de la mangue et décourager des centaines de familles dont leurs revenus dépendent de ce secteur a soumis M. Joanas Gué.

«  Haïti ne pourra pas exporter de mangues aux USA en janvier 2023. En somme, on anticipe déjà à une baisse des exportations pour l’année prochaine », a tweeté l'économiste Michaëlle Paraison. Néanmoins, ce sont plus de 120 000 familles qui sont concernées par cette filière en Haïti. Certaines produisent, d'autres participent à la cueillette, des personnes contribuent à la transportation des mangues et un grand nombre d'ouvriers travaillent pour les entreprises d'exportation, a ajouté Joanas Gué. 


 

De fait, à cause de l'insécurité depuis quelque temps, le département d'Agriculture américain soulève que ses inspecteurs en Haïti sont dans l'impossibilité de remplir leur travail de vérification du traitement des mangues dans les usines d'exportation. Une situation qui oblige les autorités américaines à interdire toute exportation de mangues haïtiennes vers la terre de l'oncle Sam à partir du mois de janvier 2023. 


 

« Il n' y a pas d'activités d’exportations de mangues vers les USA en ce moment. Ces exportations se font habituellement durant la période d’avril à juin. Cette mesure sera applicable dès le début de l'année 2023 », a lancé l'ancien ministre Joanas Gué.  Parallèlement, si les autorités haïtiennes font de leur mieux pour un retour au calme et le fonctionnement normal de toutes les activités du pays, les autorités américaines peuvent revenir sur cette décision et continuer leur partenariat avec Haïti concernant la commercialisation de la mangue francisque », a-t-il témoigné.


 

Parallèlement, certaines régions du pays sont très réputées dans la production de mangue dans le pays. La commune de Gros-Morne est en tête avec de plus de 30 % de cette production. Dans le département du Centre, le Sud'Est et la Plaine du Cul-de-sac, il y a une main-d'œuvre assez significative qui participe dans cette filière de production. « Que vont faire ces gens à partir de cette mesure d'interdiction prononcée par les autorités américaines », s'interroge Joanas Gué.


 

 

En revanche, l'ancien ministre croit que cette décision de l'administration de Biden est une menace pour la production de la mangue haïtienne. En outre, il craint que les paysans n'abandonnent leurs terres par manque d'encadrement de l'État et des raisons financières. En ce sens, M. Gué appelle les acteurs à l'instauration d'une stratégie de sécurité globale sur le territoire, pouvant garantir la stabilité, la libre circulation des biens et des services, mais aussi donner la garantie aux partenaires internationaux qu'ils peuvent déployer leurs équipements et leurs personnels impliqués dans la filière de l'exportation de la mangue. « Des dispositions doivent être prises pour maintenir la production de la mangue en Haïti, mais aussi pour faciliter son exportation. »


 

 Sans une réaction urgente de la part des autorités concernées, dont le chef du gouvernement, les autorités du ministère de l'Agriculture, du ministère du Commerce; des ouvriers seront à court de revenus, des usines seront en faillite », a-t-il soutenu. En ce sens, il est nécessaire d'évaluer les stratégies afin d'éviter une baisse généralisée de la production de la mangue sur le territoire, a assuré Joanas Gué. 


Oberde Charles
 

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