Denée and the African dance, Introspection 2: Burnt Out, La Femme Au Tourne-Sol, figurent parmi les titres qui illustrent plusieurs oeuvres de l’artiste Guerda Faustin, dans l’univers pictural partagé entre Haïti et les États-Unis. Cette liste se complète par d’autres titres comme : « Introspection1: La pensive », « La détente », « Ma soeur Rose ». Coup d’œil sur la trajectoire picturale de Guerda Faustin, femme artiste confirmée.
Des titres comme : Des œuvres qui expriment la vitalité colorée partagée entre les personnages et les paysages. La biographie de l’artiste disponible sur le site Artrepreneur, disponible sur internet en anglais, je vous propose la traduction dans les lignes qui suivent : « Je m'appelle Guerda Faustin. Je suis une artiste visuelle passionnée. Je peins depuis plus de 35 ans, depuis mon enfance. Bien que j'aie étudié l'art pendant mon adolescence au Centre d'Art haïtien et suivi des cours d'art au Kingsborough Community College et à l'Université Long Island à New York, je me considère comme une artiste autodidacte.”. Des années plus tard, elle allait ajouter une nouvelle distinction dans son palmarès en 2018, « J'ai également reçu une citation des conseillers municipaux de la mairie de Hampstead et de leur superviseur lors de la célébration du Mois de l'histoire des Noirs. ».
« Denée and the African Dance », est le titre qui accompagne l’un des tableaux les plus expressifs de l’artiste Guerda Faustin. Elle utilise la peinture comme une mémoire vivante de l’identité culturelle. La représentation figurative célèbre une femme dans sa force rituelle, expressive, en lien direct avec ses racines. Comme le rappelle l'artiste peintre sénégalaise Ken Aïcha Sy : « La peinture devient un espace où l'identité noire et féminine se reconstruit sans filtres. » L’artiste propose alors une esthétique qui n’est pas simplement ornementale, mais politique, une réponse à l’effacement historique.
Disons que ce titre évoque un ancrage africain, célébré à travers la danse, art du mouvement, mais aussi symbole d’une mémoire collective transmise par le corps. La peinture ici peut être vue comme un espace de réactualisation de l’héritage africain dans une posture de fierté et de revendication.
D’un autre côté, avec l’œuvre baptisée : « Introspection 2 : Burnt Out », ce tableau s’affiche comme un miroir de l’épuisement psychique. Entre les lignes et le décor, la sensibilité et l’empathie de l’artiste sont célébrées en couleur. Ce titre introduit une tonalité plus intime, presque douloureuse. L’expression « burnt out » renvoie à un état d’épuisement extrême, physique et émotionnel, souvent lié à la surcharge mentale, en particulier chez les femmes.
Devenue un exutoire, cette peinture qui porte un puissant cri silencieux face aux pressions sociales. L'introspection permet de rendre visible l'invisible. La psychanalyste Julia Kristeva écrivait : « Il y a dans la représentation du féminin un abîme, une douleur tue que l’art seul parvient à murmurer. » Cette œuvre semble donc explorer la vulnérabilité comme sujet artistique légitime, et restitue, par la figuration, la complexité émotionnelle de la femme contemporaine.
Des couleurs partagées autour de : « La Femme au Tourne-Sol », ce tableau représente le témoignage d’un symbole de résilience et d’aspiration. Ce titre fait écho à l’image du tournesol, qui suit la lumière, symbole universel de persévérance, de vie et d’espoir. La femme peinte serait donc elle aussi en quête de lumière, une figure de résilience silencieuse.
Découvrons l’univers émotionnel qui anime l’œuvre titrée : « Introspection 1 : La Pensive ». Ce tableau expose une forme d’auto-analyse comme acte de réappropriation. Par contraste avec Burnt Out, cette première introspection se concentre sur un état méditatif, contemplatif. La pensive n’est pas passive : elle pense le monde et se pense dans le monde.
Dans ce tableau de Guerda Faustin, la figuration devient un outil d’analyse existentielle, où la femme, souvent réduite à son apparence, retrouve ici sa profondeur intérieure. Comme le disait Simone de Beauvoir : « On ne naît pas femme, on le devient. » Peindre une femme qui pense, c’est refuser l’assignation au silence ou à la superficialité. L’artiste affirme un discours féministe subtil, en représentant une intériorité dense, souvent négligée dans l’histoire de l’art.
Discours évocateur, cette œuvre semble défendre un regard bienveillant sur la femme, loin des stéréotypes de performance ou d’exigence. Pour citer Georgia O’Keeffe : « Il m’a fallu des années pour peindre comme je le voulais, librement, calmement. » Ce tableau inscrit la femme dans une temporalité lente, presque méditative, où elle se réapproprie son corps et son temps. Dans le tableau : « La Détente », l’art s’affiche comme un lieu de respiration et d’équilibre. Ce titre évoque une pause, un moment de lâcher-prise. Après l’introspection, l’apaisement. La représentation picturale offre alors une alternative au tumulte du monde. Elle devient espace de soin, de douceur, de repos.
Dans cette œuvre, la peinture joue un rôle cathartique, elle conserve ce qui est précieux, elle fige l’amour dans la couleur, dans la matière. Le discours artistique devient alors un acte de filiation.
Dans l’intimité familiale, Guerda Faustin expose son tableau qui rend hommage à un des êtres chers dans sa famille. « Ma sœur Rose ». Ce tableau affirme ouvertement une forme de transmission affective, tout en immortalisant la mémoire familiale
Du lien sororal, ce titre introduit la dimension de l’intime familial, la peinture s’ouvre ici à la tendresse, à la mémoire partagée, à la transmission. Ma sœur Rose peut être une figure réelle ou symbolique, une mémoire affective devenue visible sur la toile. La plasticienne Louise Bourgeois disait : « L’art est une garantie de santé mentale. Il permet de panser les blessures de l’enfance. ».
Derrière chacune de ses œuvres picturales qui se transforme en miroir, l’artiste fidèle à sa palette lumineuse, raconte : « Mon travail représente des sujets de la vie quotidienne tels que des paysages, des natures mortes, des portraits et tout ce qui touche à mes sens. », avant de poursuivre : « Mon art a également été exposé à la galerie d'art AWA, à Brooklyn (2016) et au Brooklyn Bohough Hall lors du Symposium Toussaint Louverture (2017) ».
Depuis trente ans (1995-2025), elle garde fièrement les souvenirs de sa première distinction reçue. “J'ai reçu deux prix (Presidential Purchase Award et The Art Gallery Award) pour mes œuvres lors d'une exposition étudiante sur le campus du Kingsborough Community College (1995).”, rapporte Guerda Faustin, celle qui se rappelle : « Je peins depuis l'âge de 9 ans. J'ai acheté de nombreux livres et appris les techniques artistiques de base. J'ai expérimenté différents supports et formes d'art, notamment l'acrylique, l'huile, la peinture à l'huile à base d'eau, l'aquarelle, le pastel, etc. ».
Disait DFrida Kahlo : « Je peins des fleurs pour qu’elles ne meurent pas ». Cette réflexion semble largement inspirer et influencer les talents de l’artiste Guerda Faustin, qui dépose souvent des fleurs dans la plupart des œuvres picturales qui célèbrent sa créativité.
Dominique Domerçant