Les pouvoirs fantoches

Les bandits saccagent écoles, facultés, pharmacies, etc. se trouvant à quelques dizaines de mètres de ce qui a été le centre du pouvoir. Le Palais national ! Du Palais national, c’est vrai, il ne reste pas grand-chose. On se souvient d’un projet de reconstruction de ce palais. La maquette avait même été présentée au public. Depuis, c’est le silence complet autour de l’affaire, mais là n’est pas le propos de cet éditorial.

Les gens se sont offusqués de la satrapie de ces bandits. Mais, on oublie que les bandits dans l’aire du Palais national ont toujours été nombreux. Ils ont occupé le Palais national. Ils y ont même été invités sans que la bonne société s’en offusque outre mesure.

C’est vrai que les bandits saccagent tout dans l’aire du Palais national. Mais nos politiciens au pouvoir, de ce même espace, qu’en ont-ils fait ? Ils l’ont aussi saccagé à leur manière. Il faut se rappeler par exemple que l’Hôpital de l’Université d’État, depuis longtemps est dans un triste état – des femmes accouchaient à même le sol et les rats menaçaient les nouveau-nés- se trouve à moins de deux cents mètres du bureau du Chef de l’État. Un chroniqueur avait même fait l’exercice de relever tous les impensables dysfonctionnements dans un rayon de deux cent mètres autour du Palais national. Exercice hallucinant, car on aboutissait forcément à la conclusion que nos politiciens au pouvoir ne sont que des imposteurs qui ne soucient nullement de notre quotidien, de cette terre, et de ses habitants.

On souhaite que le Conseil présidentiel réussisse dans sa tâche. Un échec serait une catastrophe pour la nation. Mais ceux qui composent ce Conseil ont-ils conscience de l’urgence de l’heure ? Ne vont-ils pas perpétuer les mêmes pratiques de pouvoir qu’on a toujours connues et qui nous ont menés à ce chaos que nous connaissons.

Comprennent-ils ce qui se passe dans notre société actuellement ? Les mutations qu’il faut soit accompagner, soit encourager, soit contrôler, soit endiguer ?

L’enjeu actuellement c’est la rupture avec ces pratiques qui ont fait imploser notre société. Y a-t-il un membre du Conseil qui comprend la nécessité de cette rupture ? La nécessité de retrouver notre souveraineté ?

Ce qui inquiète, c’est toujours le mépris du temps. Du temps réel. Du temps de ce chaos qui se nourrit de nous chaque jour. Du temps politique, c’est-à-dire du temps des magouilles et des manigances pour accéder à job et privilèges, on y accorde bien sûr une grande importance. Les temps politiques des pouvoirs fantoches !

Si on pense qu’on peut se passer de cette nécessaire rupture et continuer les petits jeux traditionnels, on peut être pris au piège d’une violente rupture. Le chaos final !

 

Gary Victor

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

2 COMMENTAIRES