HAITI/ CRISE

Les postes de péage établis par les groupes armés empêchent la disponibilité des produits pétroliers sur le territoire

Depuis fin février, l'intensification des actes de violence au niveau de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, a profondément affecté la disponibilité et la distribution des produits pétroliers dans les stations-service. À l'entrée du terminal de Varreux et les grands axes routiers du pays, des postes de péage ont été établis par les groupes armés qui exigent des sommes exorbitantes aux transporteurs. Cette situation est à la base d'une énorme rareté où le gallon de l'essence coûte au minimum 1 000 gourdes dans le marché noir.

Le syndicaliste, Mehu Changeux dénonce le gouvernement haïtien qui est incapable de faire régner la paix dans le pays, dans un contexte où les groupes armés créent la panique, commettent des attaques contre les plus hautes institutions de l'État et paralysent comme bon leur semble les différents secteurs d'activités du pays. «C'est la peur pour les transporteurs des produits pétroliers comme ceux du transport public qui doivent faire face quotidiennement à la pression des hommes armés qui occupent nos routes. À l'entrée de Varreux, au niveau des différents axes routiers du pays et des différentes routes nationales, ces hommes établissent des postes de péage qui obligent les transporteurs à donner des sommes assez exorbitantes. Cette situation inquiétante provoque un ralentissement des activités où certains camionneurs décident d'abandonner leur emploi, d'autres qui prennent le risque sont assez souvent victimes de séquestration, de vols ou d'autres infractions commis par ces malfrats. En ce sens, la remontée de l'insécurité empêche le fonctionnement régulier du terminal de Varreux où une partie du personnel est dans l'impossibilité de se rendre sur les lieux de travail en raison des rafales de tirs à répétition qui se prononcent au bas Delmas et de ses environs», a déclaré le responsable de l'Association des propriétaires et chauffeurs d'Haïti (APCH).

En effet, depuis plus d'un mois, le seul recours des consommateurs pour avoir droit aux produits pétroliers, c'est au niveau du marché noir. De là, ils paient de 1 000 gourdes jusqu'à 1 250 gourdes le gallon de l'essence. C'est presque impossible de s'approvisionner de l'or noir dans les stations-service ces dernières semaines. Cette situation se présente tant au niveau de la capitale que dans les villes de province. En ce sens, le syndicaliste compte sur l'installation du conseil présidentiel pour un retour à la normale des choses.

Durant cette semaine, des centaines de camions remplis de carburant ont laissé Varreux avec des milliers de gallons de gazoline et de diesel. Donc, la distribution de l'essence sur le territoire peut beaucoup aider à la reprise des activités économiques, où le secteur du transport en commun en dépend en majeure partie, malgré les lourdes conséquences des postes de péage sur le prix des trajets et des produits. Si rien n'est dit pour ramener les choses à l'ordre, ça risque d'aggraver la situation humanitaire assez chaotique de la population haïtienne, où plus de la moitié est touchée par l'insécurité alimentaire, rappelle Mehu Changeux.

 

Oberde Charles

 

 

 

 

 

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