Peut-on faire du neuf avec du vieux ?

La teneur des débats partisans autour des crises, qui ont rythmé la vie des Haïtiens ces dernières années, témoigne à quel point l’honnêteté se fait rare. La nation a été réduite à sa plus simple expression, tant nos élites se sont entêtées à promouvoir de petits agendas claniques. Pourtant, tout le monde se bat à revendiquer un quelconque mérite. Tout semble encore se jouer entre les corrompus, les tueurs et les pyromanes qui se rejettent mutuellement la faute. Entre-temps, le peuple se meurt ; l’espoir d’un renouveau pâlit.

En effet, les trois dernières décennies ont été marquées par une consistance infaillible dans le chaos institutionnel et l’anéantissement des valeurs civiques. Il paraît que c’est l’unique projet de société sur lequel la classe politique et ses alliés se sont accordés. Les assassinats politiques, l’impunité et les crimes financiers commis plus récemment ont contribué, dans des proportions égales, à une dégradation progressive de l’ordre public. Par conséquent, aucun des protagonistes concernés ne devrait oser s’ériger en donneur de leçon ou « homme du moment ».

Les coups de gueule d’ici et là s’ajoutent aux plaidoyers plus anciens pour tenter d’atteindre des consciences égarées. Mais c’est tellement naïf de croire pouvoir faire du neuf avec du vieux. Une question reste entière : qui sera en mesure de proposer un agenda à la fois réaliste, ambitieux et exhaustif à la nation ?

Haïti a besoin que ses fils se mettent au travail pour produire une offre politique qui fait défaut depuis déjà très longtemps. Cette offre doit aller plus loin que les envolées oratoires de jeunes leaders en quête de visibilité. Prenons garde aux imposteurs ! Les sermons sur le civisme religieux et les croisades anti-corruption n’auront pas suffi. Un agenda programmatique de développement requiert de vraies compétences, du courage politique et une vision claire.

 

La Rédaction

 

 

 

 

 

 

 

 

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