« Tounen lakay » : pour la promotion de la culture haïtienne, de la non-violence et du vivre-ensemble par les jeux traditionnels

Le Centre d’études sur le patrimoine et le tourisme en Haïti (CÉPAT-H), de concert avec le Service vie étudiante de l’Université Publique de l’Artibonite aux Gonaïves (SVE-UPAG), a organisé, le 5 novembre 2021, la première édition de « Tounen lakay ». Par cette initiative, les organisateurs s’engagent à valoriser les jeux traditionnels pratiqués en Haïti depuis la nuit des temps et aider les participants à construire leur identité.

Avec les technologies de l’information et de la communication, les jeux traditionnels sont en déclin. Pour empêcher cette décadence, le CÉPAT-H, en partenariat avec le SVE-UPAG, a mis sur pied « Tounen lakay ». Il s’agit d’une activité socioculturelle dédiée aux jeux traditionnels, dont la première édition a été organisée dans la cité de l’Indépendance (Gonaïves), selon une note de presse.

À l’occasion, plusieurs jeux traditionnels, tels que « lago kache, marèl, pench, twa fwa se manbo, sote kòd, monte kap, jwèt domino, kat, teke mab et woule sèk », ont été mis à l’honneur. Organisée à l’intention de tous, cette activité a pour but de valoriser le patrimoine culturel haïtien et inculquer aux participants, évalués à environ de 200 personnes, la culture du vivre-ensemble et de la non-violence.

Cette initiative, initiée par le CÉPAT-H, s’est également déroulée sous le thème : « Tounen lakay ». Et les participants, qui, selon les constats, ont été en majeure partie de jeunes écoliers et étudiants, ont pris part aux jeux traditionnels pratiqués, en Haïti, depuis la nuit des temps.

« Tounen lakay » n’est pas une activité dédiée entièrement à la valorisation des jeux traditionnels. Cela dit, les organisateurs dudit événement culturel ont accordé une place capitale à la gastronomie, aux danses traditionnelles et aux œuvres artisanales haïtiennes, a ajouté l’enseignant-chercheur Jean Rony Gustave, coordonnateur général du CÉPAT-H, interviewé par la rédaction du National. Toutefois, il a souligné que, faute de moyens financiers, les responsables de l’activité n’ont pas pu étaler, à l’occasion, tous les produits locaux annoncés.

Jean Rony Gustave estime que la pratique des jeux traditionnels remplit une fonction éducative. « Ces jeux permettent de développer des compétences et des connaissances chez les adultes, les jeunes et les enfants. Ils aident à développer des structures relationnelles, c’est-à-dire ces formes de jeux facilitent l’interaction. Ils consolident la cohésion sociale », explique M. Gustave, docteur en ethnologie et patrimoine, cherchant à prouver la place des jeux traditionnels dans les institutions scolaires et universitaires.

Tenant compte de la fraternité et de l’ambiance conviviale suscitées par cette première édition, le staff du Centre d’études sur le patrimoine et le tourisme en Haïti met déjà le cap sur la deuxième édition en 2022, dont le lieu n’est pas encore révélé, a fait savoir le professeur Jean Rony Gustave.

Rattaché à l’Institut d’Études et de Recherches africaines d’Haïti (IERAH/ISERSS) de l’Université d’État d’Haïti (UEH), le CÉPAT-H est un centre de recherche en patrimoine et en tourisme. Il offre un espace de réflexion intra et interdisciplinaire portant sur les aspects matériels et immatériels du patrimoine, lit-on dans les règlements du Centre.

Créé en janvier 2021, le CÉPAT-H se fixe plusieurs objectifs : réaliser des projets à des fins de vulgarisation des patrimoines à l’échelle nationale ; créer un lieu de concertation favorisant le développement et la diffusion des pensées critiques dans le champ de l’ethnologie et du patrimoine ; animer, développer, organiser et coordonner des programmes scientifiques et culturels.

Le Centre d’études sur le patrimoine et le tourisme en Haïti, qui a déjà réalisé une série de conférences-débats sur la culture, le patrimoine et le tourisme en Haïti, est dirigé par une équipe composée en grande majorité d’enseignants-chercheurs : Dr Jean Rony Gustave (Coordonnateur général), Dr Jean Ronald Augustin, Dr Emmanuel Saint-Hilaire, Wilguens Regis, doctorant, Johanne Joseph, doctorante, et Loobency Timoré, Maître.

Wilner Jean

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