À quand une journée mondiale pour honorer le travail des métiers créatifs, des graphistes, designers et autres ?

De quelle autre institution viendra l'initiative d'accompagner ce plaidoyer ou de le porter au plus haut niveau, dans l'espoir de voir un jour dans les affiches, la célébration d'une journée spécifique consacrée à cette forme d'art et de communication particulière que représentent les métiers des arts graphiques et du design, inscrits dans les champs des arts plastiques et visuels. Quel artiste peintre, écrivain, musicien, industriel, influenceur de nos jours, des couples qui vont se marier, des étudiants qui planifient la cérémonie de collation de diplômes,  communicateur social, responsable d'une administration,  politicien, constructeur ou promoteur des événements publics destinés à toutes les couches de la population n'a pas au moins une fois utilisé les services d'un graphiste ?

Difficile de ne pas saluer le travail incalculable et impayable de ces créateurs anonymes, ces concepteurs invisibles, et communicateurs de l'ombre,  qui se donnent à fond, jour et nuit, pour répondre à leur mission d’informer, d’influencer et d’inspirer le plus grand nombre des publics et des consommateurs  aux goûts multiples et sensibilités diversifiées. Ces hommes et femmes proposent en permanence de nouvelles enveloppes à nos produits destinés à nos besoins divers. Ils et elles redéfinissent la présentation d'un grand nombre de services, tout en attirant l'attention et la participation autour des événements de toutes sortes. À partir de la combinaison des lignes et des formes, des couleurs et de la proportion des éléments (textes et images), les graphistes réinventent les animations et adaptent  les expressions aux quatre saisons. À quand une journée d’hommage ou de sensibilisation autour des métiers du design et du graphisme ?

Dans pratiquement tous les secteurs d'activités sociales et  économiques, notamment les industries(culturelles, technologiques, automobiles et tout le reste), incluant  les médias, les compétences des  graphistes et des designers sont souvent très sollicitées durant toute l'année. En temps normal comme en période de crise, ils participent activement dans la production des supports de communication, et dans la finalisation des publications aux contenus multiples. Ce sont des professionnels du dessin et de l’image qui se confirment comme  de véritables artisans dans la présentation et la promotion des produits et des services, des projections et des événements. À quand la création d’une association ou fédération des professionnels du graphisme pour mieux valoriser et vulgariser leur utilité dans le pays ?

Derrière chaque manifestation publique ou privée, sont mobilisés au moins ou  plusieurs graphistes pour l'accomplissement des tâches associées à la communication visuelle, à l'audiovisuel et aux supports virtuels. À titre d'exemple on peut citer la réalisation des affiches, des cartons d’invitation, des oriflammes, et tous les autres supports ou produits dérivés de l'imprimerie et de la presse écrite, parmi d'autres. Les graphistes ont un rôle important à jouer dans la réalisation et la réussite de nombreux projets et des événements majeurs. Comment identifier et classer, afin de mieux accompagner les meilleurs centres de formation qui préparent les plus talentueux des graphistes professionnels ?

Dans ce contexte de la société de l’information qui mobilise l'attention d'un grand nombre de communautés autour des médias sociaux, des sites internet, et des activités réalisées sur place ou en ligne, l’apport des graphistes, en termes de sollicitation des services ne fait que croître dans l'économie. Ils et elles deviennent plus que jamais indispensables dans la préparation des fonds de scène, même virtuels, des animations, des projections, des impressions et des représentations qui doivent illustrer la stratégie de communication mise en place. Même les morts, dans leur silence éternel et de façon inconsciente mobilisent les services d'un graphiste, lors des funérailles, à travers les supports de communication et souvenirs. Quelle place occupe un corps de métiers aussi important dans  législation haïtienne, en termes de reconnaissance et de protection des droits ?  

Dans les industries de l'automobile ou de la mode, les compétences et la créativité des graphistes et des designers sont plus que déterminants. Tant dans la conception des modèles de véhicules ou des vêtements, et en particulier dans la conception des nombreux supports de promotion qui seront associés à chaque couleur, chaque nom de marque, chaque public, etc.  Ces travailleurs dans l’ombre, même assistés par des ordinateurs intelligents, disposant  des logiciels graphiques ou de design de dernier cri, continuent de mobiliser tous les pouvoirs de leur imagination dans l'objectif de concevoir de façon objective et suivant les exigences de la compétition, de nouveaux projets graphiques. Comment classer les spécialisations et la complémentarité existant entre les arts plastiques, les arts visuels et les arts graphiques ?  

Dans les industries culturelles et les médias traditionnels, très présents sur les réseaux sociaux,  dans lesquels le graphiste ou le designer dispose d’un pied ferme sur chacun de ces territoires (artistique, technique, technologique et scientifique), les compétences techniques et la créativité démesurée de ces derniers sont manifestement mobilisées dans les étapes les plus déterminantes. Il suffit d'observer la diversité des affiches disponibles sur les sites internet et les comptes de médias sociaux des groupes musicaux pour comprendre la place des graphistes. La présentation de chaque  couverture d'ouvrages peut bien illustrer l'influence de ces professionnels. Quels sont les avantages et les opportunités pour un jeune de s’investir dans la carrière de graphiste ?

Dans la confection des affiches, des cartons d’invitation pour toutes les occasions, dans les secteurs de l'imprimerie, de l'édition, les productions littéraires comme dans la fabrication des catalogues artistiques, les illustrations de tous les manuels et des recueils entre autres, ils sont bien présents partout, du début jusqu'à la fin. Aussi influents soient-ils dans ces différents milieux, il faudra reconnaître les limites de ces amateurs et professionnels du graphisme. Entre les surenchères pour les services, le manque de respect des délais, la négligence dans l'articulation des textes et des images, ou encore le choix de noms et des langues étrangères pour identifier leurs services sont parmi les faiblesses de ce métier, dans le contexte particulier haïtien. Comment identifier un bon graphiste et dans quel sens il faudrait encourager ces derniers, en leur payant leur service fourni ? 

Durant les campagnes électorales pour briguer des postes au sein des institutions, des organisations, des communautés, et suivant les différentes juridictions à l'échelle communale, régionale et nationale, ces compétitions représentent pratiquement  l’une des plus grandes industries de la communication sociale et du marketing politique. Pour mieux vendre son image de marque et fidéliser le plus grand nombre de personnes vers les points forts du programme, des promesses, des slogans et des emblèmes, les candidats sont   obligés de recruter les services d’au moins un ou plusieurs graphistes pour bien présenter son image et mieux  représenter ses messages. Comment la contribution des graphistes au profit des candidats élus, pourrait-elle être récompensée,  à travers la régulation et la reconnaissance des métiers créatifs en Haïti ?

Des graphistes autodidactes formés sur le tas, en manipulant des logiciels graphiques, autant que les autres graphistes ou designers formés dans les meilleurs centres de formation professionnelle et universitaire se confirment par la qualité de leur travail, la pertinence de leur concept, et leur sérieux. Ces femmes et ces hommes ont tout intérêt à se construire un capital professionnel et renforcé par l'éthique, par rapport à la pertinence des informations et des dossiers importants qu'ils manipulent. Ce qui nous porte à sensibiliser les graphistes sur l'importance de la formation continue et l'actualisation des compétences et des équipements, pour pouvoir protéger certaines des données qu'ils utilisent, manipulent, publient, impriment  et mettent en ligne.  Pourquoi les graphistes doivent être plus soucieux dans la lecture des informations et des images qu'ils manipulent, tout en maîtrisant les notions de grammaire et de termes de culture générale ?  

Devant la place que ces professionnels combinant les arts graphiques et la communication occupent  dans la présentation, la communication, l'impression et la promotion des différents produits, des services, et des événements,  il nous faut  initier et encourager des discussions capables de valoriser ce métier aussi important. En Haïti, dans les différentes communautés qui composent la diaspora, et dans d'autres pays à travers le monde, et notamment sur les réseaux sociaux, les conditions de travail des graphistes ne sont pas totalement différentes. En attendant l'organisation dans le pays d'une semaine de sensibilisation, ou une journée d'information sur les métiers créatifs, nous allons continuer de promouvoir la prochaine journée internationale dédiée à ces professionnels invisibles, anonymes et qui travaillent dans l'ombre. Comment faire pour ajouter la journée mondiale des métiers créatifs, incluant le graphisme, parmi d'autres, dans l’agenda des journées internationales reconnues par les Nations-Unies, et qui sera célébrée dans un proche avenir par l’UNESCO ? 

 

Dominique Domerçant

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