Haïti/choléra

Octobre 2010 - Octobre 2023: 13 ans après, le choléra tue encore en Haïti, critique l'ONG MEDIC HAÏTI

C'était dans la vallée de l'Artibonite qu'on a recensé les premiers cas de Choléra en Haïti , spécial le 19 octobre 2010 à l'Hôpital de Saint Marc , 10 mois après le séisme meurtrier du 12 janvier 2010.

Avec un million des déplacés dans les sites d'hébergement, 1,5 million de blessés et 300 mille décès et des milliers de bâtiments publics et maisons détruits et des milliers des Camps des déplacés mal entretenus,  on s'attendait à une apparition des épidémies à n'importe quel moment dans les camps.

Pourtant contre toutes les attentes de tout le monde, l'éclatement d'une épidémie de Choléra a eu lieu dans le bas de l'Artibonite , une zone qui n'a pas été touchée par le Séisme de 2010.

La géo localisation du premier foyer de l'épidémie du Choléra montre clairement que la contamination vient des soldats népalais de la force onusienne qui était en Haïti depuis 2004, après le 2e Coup d'État du Président Jean Bertrand Aristide et qui utilisaient le fleuve Artibonite pour jeter leurs matières fécales.

À noter qu'au Népal , le choléra est endémique dans la zone et que les soldats népalais auraient pu être des porteurs sains. On connait déjà le reste.

D'octobre 2010 à octobre 2020, en 10 ans , le bilan du Choléra en Haïti avoisinait les 800 mille contaminations pour 10 mille décès.

Aujourd'hui, 13 ans après , le choléra continue à faire rage dans le pays.

À Port-au-Prince, dans les quartiers populaires, spécialement à Cité soleil, à plusieurs reprises , on assistait à une flambée de l'épidémie du Choléra.

Dans les villes de province, au début de l'année 2023, le Choléra a balayé le département des Nippes, spécialement les Communes de l'Anse à Veaux et Petite-Rivière des Nippes.

Aujourd'hui encore, les Communes de Léogâne et de Gressier sont aux abois avec des flambées de l'épidémie du Choléra qui infecte et tue la population avec l'absence des Centres de Traitement du Choléra ( CTC) dans la Region des Palmes.

L'ONG MEDIC HAITI qui était l'une des premières institutions haïtiennes à s'impliquer dans la réponse au Choléra dans la Vallée de l'Artibonite, parce qu'à l'époque , cette ONG gérait un projet de Promotion à l'Hygiène dans les Camps des déplacés dans le département de l'Ouest.

5 ans après l'apparition du choléra dans le pays, MEDIC HAITI a soumis aux autorités sanitaires du Pays, un Plan d'éradication du Choléra en Haïti en deux phases.

 

1) Institutionnaliser la Prise en charge du choléra dans le pays, en plaçant des Unités de traitement permanentes du choléra dans le pays ( UTCP).

L'État haïtien préférait de compter uniquement sur les ONG internationales pour la prise en charge du choléra qui deviendrait un problème de sécurité nationale pour le pays. C'était extrêmement grave de voir même la santé publique est colonisée sur le sol de la Première République noire indépendante du monde.

Avec l'arrivée du Dr Ariel Henry au pouvoir comme Premier ministre et Dr Alex Larsen , ministre de la Santé publique, pour faire plaisir à la Communauté internationale et pour minimiser la demande de réparation pour les Victimes du choléra en Haïti, le Gouvernement haïtien et l'OMS ont célébré l'élimination du choléra en Haïti. Tandis que même les profanes savent très bien quand le choléra arrive dans une communauté, il s'installe pour toujours. Il faudrait mettre en place un plan d'éradication de l'épidémie basée sur l'installation des infrastructures hygiéniques ,  l'accès à l'hygiène et à l'eau potable pour tous. L'État haïtien n'a rien fait en ce sens et pourtant , on a célébré l'élimination du choléra dans le pays. Même, la nature a révolté contre les autorités haïtiennes et onusiennes dans le pays, soit un mois plus tard, en juin 2022, une flambée d'épidémie  du choléra a déclaré dans le plus grand Bidonville de Port-au-Prince, Cité Soleil.

 

2) Éradication du choléra:

la Construction des infrastructures hygiéniques , des Centres d'eau potable dans les communautés et l'assainissement sont des conditions sine qua non pour éliminer le choléra dans le pays comme problème de santé publique.

Au contraire de jour en jour , la salubrité dans le pays , spécialement dans la région Métropolitaine de Port-au-Prince, devient une politique publique du Regime d'Ariel Henry et du Ministère de la Santé du Dr Larsen. L'accès à l'eau potable en Haïti est un luxe avec le coup de la vie et l'insécurité qui croisent dans le pays. 1/2 litre d'eau traitée coûte 75 gourdes en bouteille. 3 sachets d'eau mal traitée , 25 gourdes.

Les populations de la région Metropolitaine de Port-au-Prince font leurs besoins physiologiques dans les sachets noirs et propulsés au soir dans les rues comme des fusées.

Dans les villes de province, les gens font leurs besoins à même le sol.

C'est normal d'avoir des flambées de l'épidémie du Choléra régulièrement dans le pays, spécialement durant les saisons pluvieuses , surtout dans les zones inondables et sans drainage.

13 ans après, l'ONG MEDIC HAITI considère la question du Choléra en Haïti comme un problème d'autorité et de vision politique globale. Car l'environnement insalubre d'Haïti   est trop favorable pour l'épidémie du choléra qui s'installe pour toujours avec ce système de gouvernance mal propre.

Et actuellement, on peut dire d'octobre 2010 à octobre 2023, 13 ans après , on est à environ 1 million de cas de contaminations et de 11 mille décès.

Pour arriver à l'élimination du Choléra dans le pays, il nous reste beaucoup de chemins à parcourir, selon l'ONG MEDIC HAITI qui pense que le problème du Choléra en Haïti est un problème d'état. Il faut changer l'état pour résoudre le problème du choléra durablement dans le pays.

 

Ulysse Jean Chenet

PDG MEDIC HAITI

Email: medichaiti7@gmail.com

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