Malgré la rotation du pouvoir instaurée au sein du Conseil présidentiel de transition, où des conseillers assument tour à tour la présidence et la coordination générale, la situation demeure chaotique. L'insécurité grandissante, le flou politique persiste, les attentes de la population restent sans réponses tangibles.
Depuis son installation, le Conseil présidentiel de transition tente d’affirmer son autorité dans un contexte où la violence des gangs, la fragilité des institutions et l’incertitude politique minent la stabilité nationale. Les premiers gestes, l’organisation des Conseils des ministres, remaniement ou ajustement de l’équipe gouvernementale, contribution de la Mission multinationale d’appui à la sécurité et efforts de la PNH apparaissent insuffisants au regard de l’ampleur de la crise.
En effet, les critiques se multiplient, remplacer des figures au sommet de l’État ne suffit pas à répondre aux problèmes fondamentaux du pays. La question sécuritaire demeure le nœud central. « Lorsqu’on est confronté à une crise d’une telle ampleur, on ne peut pas agir de manière classique comme si nous étions dans une situation normale », rappelle un analyste.
« L’efficacité même des instances de sécurité est remise en question. Malgré les changements au sein du haut commandement de la Police nationale d’Haïti, les résultats attendus ne se concrétisent pas. Le rôle du Conseil supérieur de la Police nationale est scruté. Beaucoup s’interrogent, pourquoi ces réajustements n’apportent-ils pas encore de résultats probants ?
En outre, au-delà des changements de postes, des problèmes structurels persistent. « Impunité généralisée, contrôle insuffisant des frontières, manque de coordination au sein de la PNH et de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité, ainsi que des carences dans le système judiciaire. Tant que ces chantiers ne seront pas abordés avec sérieux, les mesures ponctuelles resteront inefficaces. », déplore plus d'un.
Pour avancer, une cohésion réelle est jugée indispensable entre le CPT, le gouvernement et l’ensemble des institutions concernées. Sans diagnostic partagé et sans volonté commune d’agir, les initiatives risquent de se réduire à de simples ajustements cosmétiques, loin des attentes d’une population lassée et inquiète.
Vladimir Predvil