Face à l’aggravation de la crise sécuritaire et institutionnelle en Haïti, les 32 pays membres de l’Organisation des États Américains (OEA) ont signé une déclaration conjointe appelant à une action coordonnée des Nations unies pour appuyer la feuille de route de l’OEA en faveur du pays.
Dans ce texte adopté à l’unanimité, les États réaffirment leur solidarité envers le peuple haïtien, leur respect de la souveraineté nationale et leur engagement à soutenir Haïti dans cette période critique.
En effet, les signataires soulignent que la violence perpétrée par les gangs armés et les groupes criminels ne se limite pas à Haïti, mais menace également la paix et la sécurité régionales. Ils appuient ainsi la création d’un Bureau de soutien des Nations unies pour Haïti et la transition de la Mission multinationale d’appui à la sécurité vers une nouvelle force chargée de rétablir un climat sûr et stable, permettant aux autorités haïtiennes de renforcer l’État de droit.
Hommage et engagements
Les pays membres de l’OEA ont salué le rôle de chef de file du Kenya à la tête de la MMSS, ainsi que la contribution de plusieurs nations caribéennes et latino-américaines, dont les Bahamas, le Belize, le Salvador, le Guatemala et la Jamaïque. Au-delà des opérations sécuritaires, la déclaration met l’accent sur la nécessité de s’attaquer aux causes profondes de la crise : faiblesse des institutions démocratiques, corruption, pauvreté, inégalités sociales, accès limité à l’éducation et aux services publics.
Respect du leadership haïtien
Les États membres ont également insisté sur l’importance d’un processus dirigé par les Haïtiens eux-mêmes, avec la pleine participation des institutions et de la société civile. L’OEA, la CARICOM et l’ONU sont appelées à agir en coordination pour assurer cohérence, légitimité et efficacité dans l’appui international.
Un appel à la mobilisation internationale
La déclaration encourage les contributions volontaires au Fonds d’affectation spéciale des Nations unies, ainsi qu’un soutien complémentaire via l’OEA pour renforcer les capacités de la Police nationale d’Haïti. Une attention particulière est également portée à la protection des groupes vulnérables, notamment les femmes et les enfants, ainsi qu’à la lutte contre les violences sexuelles.
Parallèlement, dans une conclusion ferme, les 32 pays de l’OEA affirment qu’Haïti ne peut pas attendre. Ils appellent à une action décisive et coordonnée, estimant que le moment est venu pour la communauté internationale de renforcer son soutien et d’agir de manière concrète afin d’aider le pays à sortir de l’impasse.
Vladimir Predvil