Haïti/ Crise sécuritaire

La population opte pour le «bwa kale» en attendant des réponses de l'État

Des citoyens de la région métropolitaine de Port-au-Prince continuent d'exprimer leurs inquiétudes face à la détermination des groupes armés qui cherchent à occuper tous les quartiers de la capitale. Dans ce contexte, ils appellent à la vigilance des habitants, les incitant à prendre toutes les mesures possibles pour se protéger.

Trois jours après que, la Police nationale et des agents des Forces armées d'Haïti, en collaboration avec les habitants de Pétion-Ville, Canapé-vert, Poste-Marchand et d'autres zones, ont réussi à stopper des dizaines de gangs armés qui tentaient de s'installer à Pétion-Ville, les activités reprennent, bien que les citoyens ne cachent pas leur préoccupation face à la situation sécuritaire.

«Nous vivons dans la tourmente totale à cause de l'instabilité. On est obligé de circuler dans les rues juste pour subvenir à nos besoins et prendre en charge nos familles, mais la situation est compliquée, aucune zone n'est épargnée», a déclaré un chauffeur évoluant dans le transport en commun.

Certains citoyens estiment que les autorités restent trop passives face aux attaques des bandits armés, ce qui oblige la population se faire justice elle-même en s'attaquant aux caïds. «Nous devons rendre justice nous-mêmes en exécutant les criminels par le biais du phénomène du (bwa kale), car ces individus nous forcent à fuir nos maisons chaque jour, détruisant tout ce que nous possédons. Nous n'aurions jamais dû en arriver là ! Mais l'État, qui a la responsabilité de mettre les bandits hors d'état de nuire, a failli à sa mission. L'État se soustrait à l'insécurité en laissant les bandits contrôler certaines zones, ce qui montre clairement que nous vivons dans l'anarchie totale», James Félix, un citoyen rencontré dans les rues de Pétion-Ville.

Par ailleurs, ces citoyens précisent que si le (bwa kale) est le seul moyen de limiter les actes de violence de ces brigands, ils n'ont pas d'autre choix que de continuer. Ils espèrent que le nouveau gouvernement prendra ses responsabilités et mettra fin à cette récurrence de violence dans la capitale.

 

Yasmine Sanon

 

 

 

 

 

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