Haïti - Mobilisation

Plusieurs villes du pays paralysées

Un mort, trois blessés et deux personnes arrêtées dans la ville des Cayes, au cours de la grande mobilisation enclenchée dans la capitale haïtienne et dans plusieurs villes du pays ce lundi 5 février pour protester contre l'insécurité, la cherté de la vie et réclamer la démission du Premier ministre Ariel Henry.

 

En effet, une vive tension a régné dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince et dans d'autres régions du pays. Des barricades de pneus enflammés, de camions, de tronçons d'arbres, entre autres, ont été dressées à plusieurs endroits. Cette journée de mobilisation s'inscrit dans le cadre d'une série de mouvements annoncés par divers acteurs de l'opposition politique et la brigade syndicale anticorruption (BSAC), depuis quelques jours, pour contraindre le chef du gouvernement à démissionner. Cette situation a conduit à la paralysie de toutes les activités, notamment le fonctionnement des établissements scolaires.

 

Tôt dans la matinée, les habitants de Canapé-Vert ont obstrué les artères à l'aide de pneus et d'autres objets. Ces citoyens se disent fatigués de vivre constamment avec la peur au ventre, en raison de la dégradation du climat sécuritaire, de leurs conditions de vie misérables, tout en promettant de poursuivre la mobilisation jusqu'à la démission du Dr Henry.

 

« Nous n'avons pas cessé de nous alarmer contre la détérioration du climat sécuritaire et nous n'en pouvons plus d'assister à l'indifférence des autorités. Ariel Henry a déjà passé plus de 30 mois à la tête du pays. Nous voulons qu'il parte, il s'est montré de plus en plus incapable de résoudre les ensembles de crises qui nous bouleversent et ne font que plonger le pays au fond du gouffre, il doit coûte que coûte remettre sa démission », a déclaré un citoyen.

 

Au cours de cette mobilisation, les agents de l'ordre ont dispersé tant dans la capitale que dans les villes de province les manifestants à l'aide de gaz lacrymogène. Des membres de la population qui se sont rassemblés à Carrefour Musseau, à l'entrée des locaux de la primature pour faire passer leurs revendications, ont été aspergés de gaz et se sont par la suite éparpillés.

 

D'un autre côté, des protestataires ont parcouru l'autoroute de Delmas, là où ils ont dressé des barricades de pneus enflammés, de carcasses de voitures, de pierres. Cette foule s'est dispersée à plusieurs reprises et s'est reconstituée tout au long du parcours. Ces protestataires se sont montrés hostiles à l'égard des autorités, qu'ils accusent d'être responsables de la situation du pays.

 

Présents sur le parcours, des acteurs politiques, dont l'avocat Iswick Théophin, Magalie Habitant et des activistes s'insurgent également contre la mauvaise gouvernance des autorités en place, dénoncent le laxisme des instances concernées dans la gestion de la sécurité nationale. Les protestataires réclament avant le 7 février, la démission du Premier ministre, afin qu'il y ait un nouveau gouvernement capable de remettre le pays sur la voie du changement.

 

Cette journée de manifestation anti-gouvernementale qui s'est déroulée dans presque toutes les régions du pays, dont Gonaïves, Petit-Goâve, Ouanaminthe, aux Cayes, où les citoyens ont obstrué certains axes routiers et ont également mobilisé à travers les rues, s'est soldée par une personne tuée, 3 autres blessés et deux arrestations, dans la troisième ville de la République d’Haïti.

 

De son côté, la Brigade syndicale anticorruption (BSAC), l'un des initiateurs de ce mouvement, s'est réjouie du déroulement de la journée, qui selon elle a été une réussite à 92 pour cent sur l'ensemble du territoire national.

 

Sheelove Semexant

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