Être mère à l'adolescence, un phénomène persistant et multi factoriel, selon le RASSKAD

Le « Rasanbleman Sitwayen ak Sitwayen Kominote Aktif pou Devlopman » (RASSKAD) et Concern Worldwide ont organisé une deuxième journée de réflexions ce vendredi 17 mai, sous la thématique « Ti moun pa fè ti moun ».

Cette nouvelle journée a été l'occasion pour RASSKAD de discuter avec des autorités locales, gouvernementales présentes pour la circonstance, des récents résultats d'une enquête sur la grossesse précoce, menée dans les quartiers de Cité-Soleil, La Saline, et de Saint-Martin.

Ces résultats démontrent que des enfants entre 13 ans et 24 ans tombent enceintes sans l'assistance de l'État. La maternité précoce est classée comme un problème de santé publique majeur par l'Organisation mondiale de la santé. En Haïti, particulièrement dans les zones dites de non-droit, la fécondité demeure relativement élevée.

À l'heure de la généralisation de la contraception et de l'évolution des normes sexuelles et reproductives, la grossesse chez l'adolescente est perçue par la collectivité comme un comportement déviant, stigmatisant celle qui la subit.

En contradiction totale avec l'ordre socialement établi de la sexualité et de la procréation, elle apparaît comme un problème social majeur. Les indicateurs statistiques du rapport de l'enquête réalisée par RASSKAD en disent long et témoignent que le phénomène des grossesses chez les adolescentes dans les quartiers de Cité-Soleil, La Saline, et Saint-Martin reste de grande ampleur et semble même augmenter depuis le règne des bandes armées liées à la précarité.

En effet, selon l'enquête menée, sur 49 jeunes interrogés, l'âge le plus petit du début des rapports sexuels est de 10 ans, qui représente 4,08 % de la totalité, et l'âge le plus élevé est de 17 ans, soit 4,08 % aussi. La majorité des jeunes filles disent avoir leurs premiers rapports sexuels à 13 ans, soit 26,53 %, suivis de 12 ans, 24,48 % des 49 jeunes interrogés.

Selon l'officier de redevabilité à Concern Worldwide, James Pétion, sur les 49 jeunes filles, 7 ont un niveau inférieur à la 3e année fondamentale ou tout simplement non scolarisées au moment de la grossesse. 13 ont atteint un niveau d'instruction de 3e à la 5e année fondamentale tandis que 24 d'entre elles ont fini la 6e année fondamentale à la 8e année fondamentale.

Ce rapport fait état d'une augmentation considérable des adolescentes mises enceintes à cause de moyens économiques faibles, manque d'éducation sexuelle, l'insécurité, et la violence sexuelle. Le RASSKAD a aussi alerté sur le taux de fécondité par âge qui a augmenté pour les plus jeunes qui tombent enceintes avant l'âge de 14 ans.

Étant donné que la maternité à l'adolescence dans le pays est un phénomène multifactoriel, la RASSKAD invite à l'application de stratégies multidimensionnelles par les pouvoirs publics.

 

Gerard H. Resil

 

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