Haïti/Insécurité

Les cas de violences ont augmenté de 8% au cours du dernier trimestre de 2023

Dans un rapport publié en date du premier février 2024, le Service des droits de l’homme du Bureau intégré des Nations unies en Haïti  dit avoir  enregistré 2327 cas de meurtres, blessures et enlèvements à travers le pays, avec une augmentation de près de 8% par rapport au trimestre précédent.

 

Suivant ce rapport du BINUH, les hommes représentent 73% des victimes, les femmes 24% et les enfants 3%. La capitale a été particulièrement touchée, avec 80% des incidents, et a été le théâtre d'attaques de grande envergure indiquant une expansion territoriale des groupes criminels.

 

Le BINUH dénonce les gangs qui continuent de perturber la liberté de circulation et les activités économiques, principalement le long des routes reliant la capitale au reste du pays. « Des taxes de circulation sont imposées aux conducteurs par des points de contrôle tenus par des hommes armés, tandis que passagers et passants sont souvent victimes de vols ou d'enlèvements, particulièrement dans l'Artibonite. Les propriétaires de compagnies de transport doivent payer des taxes de protection mensuelles. Les gangs ont également entravé la distribution de l'aide humanitaire. », souligne ce rapport.

 

De plus,  organisation indique que les problèmes d'accès à l'éducation persistent, illustrés par des évacuations d'élèves lors d'affrontements entre gangs à La Saline. Des établissements scolaires ont été saccagés. La violence limite également l'accès aux services de santé, avec des évacuations d'hôpitaux pendant des attaques de gangs, ajoute cet organisme. Les vols et destructions de biens privés et publics se poursuivent, affectant la capitale et le département de l'Artibonite, avec plus de 500 résidences et bâtiments saccagés ou incendiés, y compris le commissariat de police de Thomazeau, rappelle le Bureau intégré des Nations unies en Haiti à travers son services de droit de l’homme.

 

Toujours selon le rapport, dans le département de l’Artibonite, les activités criminelles ont causé 9% des victimes de meurtres et de blessures enregistrés au niveau national. Qui plus est, les enlèvements dans cette région ont continué à dépasser, pour le deuxième trimestre consécutif, ceux enregistrés dans le département de l’Ouest.

 

Victimes de meurtres et de blessures 

Au cours du dernier trimestre 2023, au moins 1634 personnes ont été tuées ou blessées en raison de la violence des groupes criminels. La plupart ont été victimes de balles lors d’attaques extrêmement violentes, lancées notamment dans les communes de Carrefour, Cité Soleil, Gressier et Port-au-Prince (Département de l’Ouest)

La persistance de la violence des gangs dans la capitale et le département de l’Artibonite, combinée à l'incapacité des autorités à assurer la protection, a alimenté les lynchages collectifs et les meurtres commis par des groupes d’autodéfense. «Entre octobre et décembre, au moins 76 personnes ont été tuées dans ces incidents, principalement dans le département de l'Ouest.»

 

 Parallèlement, le nombre d'individus tués ou blessés lors d'opérations policières a augmenté de 279 à 345, dont 217 seraient des présumés membres de gangs, revèle le BINUH. 

Les enlèvements ont également augmenté, atteignant au moins 693 au cours du dernier trimestre 2023, soit une hausse de 18%. La majorité des enlèvements (63%) ont eu lieu dans la région du bas Artibonite, avec des enlèvements collectifs fréquents sur les routes principales. 

 

En ce qui concerne  la zone métropolitaine, près de 50% des victimes provenaient des communes de Croix-des-Bouquets et de Port-au-Prince, indique le rapport, précisant que les enlèvements ont touché diverses catégories sociales, des vendeurs de rue aux professionnels de haut niveau, avec des kidnappeurs parfois déguisés en policiers pour intercepter plus facilement les victimes. 

 

 

Vladimir Predvil 

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