En prélude au 14e anniversaire du séisme dévastateur du 12 janvier 2010, les structures KAYLA (Konbit Ayisyen pou Lojman Altènativ) et le Groupe d'Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) dénoncent les mauvaises conditions de logement en Haïti, marquées non seulement par l'absence d'un plan de reconstruction, mais aussi par les vagues de déplacements internes provoquées par l'insécurité.
En marge de la commémoration des 14 ans du passage du tremblement de terre du 12 janvier 2010, qui avait causé non seulement le décès de plus de 220 000 personnes et 300 000 blessés, mais aussi la destruction de plus de 1.5 million d'habitations, ce qui avait grandement affecté les conditions de logement en Haïti, où des milliers de familles s'étaient réfugiées dans des abris de fortune et dans les rues, KAYLA attire l'attention des instances concernées sur les mauvaises conditions de logement qui persistent dans le pays.
En effet, l'organisme de défense des droits au logement KAYLA et GARR s'alarment face à l'aggravation du problème de logements dans le pays, qui s'est exacerbé avec la détérioration du climat sécuritaire dans le pays. Cette situation de violence a contraint des centaines de familles et des milliers de citoyens à se retrouver sans domicile, errant dans les rues ou croupissant dans des centres d'hébergement dans la précarité et la promiscuité.
«Des habitants de plusieurs régions du département de l'ouest et de certaines villes de province ont dû abandonner leurs demeures en raison des affrontements entre des groupes armés et des invasions des civils armés dans leurs quartiers. Ces derniers se sont réfugiés dans des sites d'hébergement, un sombre tableau qui nous rappelle la situation des survivants du tremblement de terre du 12 janvier 2010», a souligné Katia Bonté, coordinatrice du GARR.
Ainsi, ces organisations s'en prennent d'une part aux organisations telles que la commission intérimaire pour la reconstruction d'Haïti (CIRH), l'Entreprise Publique de Promotion de Logements sociaux (EPPLS) et l'Unité de Construction de Logements et Bâtiments publics (ULCBP), chargées de reconstruire des habitations détruites et d'entamer des travaux de nouvelles constructions pour reloger les survivants.
D'autre part, la structure dénonce le règne de l'impunité qui gangrène la société, ce qui a permis à des fonctionnaires et ex-fonctionnaires de l'État de pratiquer facilement la corruption et la dilapidation des fonds destinés à la réhabilitation et à la reconstruction des bâtiments.
En ce sens, KAYLA et GARR invitent la population à lutter pour le respect de leurs droits les plus fondamentaux, en contraignant les instances concernées à mettre en place une planification du logement. Elles réitèrent leur engagement à défendre les droits des citoyens haïtiens afin qu'ils aient accès à des logements décents.
Sheelove Semexant