Haïti-crise

La réouverture de la frontière divise les citoyens à Ouanaminthe

La réouverture des barrières de la frontière d’Haïti avec la République dominicaine à Ouanaminthe par un groupe d’individus provoque des différends entre les citoyens du département. Pour certains, cette action traduit la faiblesse des autorités haïtiennes qui ne peuvent pas négocier et défendre les intérêts de la population haïtienne face aux autorités dominicaines.

Wideline Pierre, la porte-parole du comité de gestion du canal sur la Rivière Massacre critique le silence de l'état central par rapport aux différentes pressions des autorités dominicaines dans ce dossier, depuis septembre dernier. « Les autorités haïtiennes ne veulent pas défendre les intérêts, la dignité et la souveraineté du peuple. La réouverture de la frontière dans un tel contexte traduit clairement la faiblesse de l’État, des autorités qui sont au service de l’étranger et non au service des Haïtiens. L’ouverture des barrières de la frontière devrait se faire après un pourparler entre les autorités des deux pays de l’île où le gouvernement haïtien pourrait rappeler à son homologue dominicain les traités, les conventions et l’ensemble des privilèges dont peuvent jouir les deux pays à partir des différentes ressources frontalières», a-t-elle souligné. Elle ajoute que c’est une honte de voir des commerçants haïtiens défiler au niveau de la frontière pour aller acheter des produits sans aucune inspection des agents douaniers ni aucune prise de position de la part du gouvernement.

Ce mercredi Leonel Séjour, correspondant de la Radio Pacific à Ouanaminthe a confirmé la reprise normale de toutes les activités commerciales au niveau de la frontière entre les citoyens des deux pays de l'île.

Demetrius Luma, le maire de la ville n’a encore fait aucune déclaration officielle depuis cette deuxième tentative quand même réussie des citoyens pour la réouverture des barrières de la frontière, le 14 décembre dernier. À rappeler qu’en date du 30 novembre, lors d’une conférence de presse, le premier citoyen de la ville a opté pour un dialogue franc entre les deux pays où les autorités dominicaines doivent réviser leur rapport avec les Haïtiens et respecter leurs droits tant au niveau de la frontière, mais également sur les différents points frontaliers. 

De son côté, le vice délégué du département, Arold Joseph a fait savoir que des mesures seront prises pour sanctionner les individus impliqués dans cette affaire. Le parquet de la juridiction, dirigé par le commissaire Enot Zéphirin, a déjà lancé des invitations à des citoyens pour répondre aux questions de la justice dans le cadre de ce dossier. 

Certains citoyens du Nord-est, considèrent cet acte, comme étant une façon d’intimider les travaux du canal sur la Rivière Massacre, mais également une stratégie pour montrer que les Haïtiens ne peuvent pas rester mobilisés et combattre en commun une même cause. Pour d’autres, l’ouverture de la frontière permet la disponibilité de certains produits alimentaires sur le marché et soulèvent qu’un dialogue entre les autorités haïtiennes et dominicaines renforcerait les relations entre les deux peuples, dans ce contexte.

Oberde Charles 

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