Les violons ne s’accordent pas entre la présidente du HCT, Mirlande Manigat et le Gouvernement

La présidente du Haut conseil de la transition (HCT), Mirlande Hippolyte Manigat, a fait une sortie en ce début de novembre pour le moins surprenante. En effet, elle émet de sérieux doutes quant à la réalisation d'élections dans le pays avant février 2024. Selon Madame Manigat, il y a un risque de vide à la tête du pays après cette date, expliquant qu'il sera difficile pour le HCT et le gouvernement de rester en fonction.

Il ne faisait presque aucun doute pour certains acteurs politiques qu'il était totalement impossible pour le gouvernement de réaliser les élections avant la date butoir du 7 février 2024. Cependant, ce qui a surpris beaucoup, c'est que ce soit la présidente du HCT, une structure créée dans le cadre de l'accord paraphé le 21 décembre 2022, avec pour l'une de ses principales missions de faciliter la réalisation des élections, qui fasse cette déclaration.

L'ancienne Première dame ne mâche pas ses mots, elle  impute la responsabilité au Premier ministre Ariel Henry, affirmant que ce dernier n'a pris aucune disposition pour respecter l'échéance du 7 février 2024, fixée dans le document signé le 21 décembre et publiée dans le journal officiel du pays, Le Moniteur.

Soulignons que le 1er janvier 2023, date marquant le 219e anniversaire de la Proclamation de l'Indépendance, le chef du gouvernement avait déclaré que cette année serait une année électorale, promettant que « Le Palais national sera occupé par un président élu librement par le peuple haïtien». Une promesse qui ne sera pas tenue selon Mirlande Manigat qui appelle sans détour au départ de l'équipe gouvernementale ainsi que de la structure qu'elle préside.

Pour de nombreux observateurs, cette position exprimée par Mirlande Manigat pourrait être due au silence du gouvernement concernant l'enlèvement du secrétaire général du HCT, Anthony V. Saint-Pierre. Dans une correspondance adressée au neurochirurgien, la présidente du HCT avait critiqué l'indifférence de ce dernier face à l'enlèvement de M. Saint-Pierre, qui avait recouvré sa liberté contre rançon après plusieurs jours de séquestration.

Avec cette sortie fracassante, la constitutionnaliste rejoint la même position que certains partis politiques se réclamant de l'opposition, appelant à la démission de l'équipe gouvernementale le 7 février 2024. notamment le regroupement baptisé Front Uni pour une sortie de crise efficace et durable, composé de plusieurs structures politiques, dont le parti EDE, PHTK, l'OPL, GREH, Konsyans Patriyotik et le parti politique Konstwi Lavi.

 

 

Esdra Jeudy 

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