La crise politique persiste malgré les tentatives de médiation de la CARICOM

Des acteurs de l'opposition politique haïtienne restent attachés à l'idée d'un exécutif bicéphale, ce qui apparemment rend stériles les pourparlers, en dépit de plusieurs interventions de la Communauté Caribéenne (CARICOM) dans le souci de faire avancer les discussions. Cependant, une énième visite programmée pour le 6 novembre a été reportée à une date ultérieure.

Les protagonistes ne parviennent toujours pas à s'entendre pour sortir le pays de l'impasse dans laquelle il est plongé depuis longtemps. Les membres du gouvernement et les acteurs de l'opposition demeurent chacun attachés à leur position et ne parviennent pas à trouver un compromis pour doter le pays d'un exécutif bicéphale ou trouver une formule pouvant garantir la tenue d'élections dans le pays.

La CARICOM a tenté à plusieurs reprises d'arbitrer les pourparlers entre les politiciens et le chef du gouvernement, le Dr. Ariel Henry, en vue de trouver une porte de sortie à la crise politique, des discussions qui n'ont jamais apporté de résultats probants.

Certaines protagonistes politiques estiment que la décision des dirigeants de la CARICOM de reculer la venue des émissaires n'a aucune conséquence sur les négociations parce qu'il revient aux Haïtiens de trouver ensemble les solutions pour sortir le pays de cette impasse, en rappelant que les rencontres organisées en juin dernier en Jamaïque, celles réalisées en juillet et en septembre en Haïti n'avaient pas pu faciliter les échanges ni trouver de consensus.

L'ex-député Serge Jean-Louis reste convaincu que la seule solution possible à cette crise est l'adoption d'un exécutif bicéphale sans la présence du Premier Ariel Henry qui, durant sa gouvernance, n'a fait qu'assister à la détérioration de la situation du pays. «Il est évident que la crise a trop duré, le Premier doit laisser la gouvernance du pays. Aucun consensus ni accord n'est en mesure de le tenir encore plus», a déclaré M. Jean-Louis.

De son côté, Jean Robert Argant, coordonnateur du collectif 4 décembre, croit que la solution à cette crise doit passer par un réel compromis et qu'aucune démarche venue de l'extérieur n'est susceptible d'aboutir à des solutions idéales. «Chacun veut à tout prix s'approprier la gouvernance du pays sans penser au bien-être de la population. Il nous manque de vrais leaders nationaux, nous n'avons que des leaders de clan», a regretté M. Argant.

De plus, il souligne qu'il est temps de cesser avec les pléiades accords qui ne concernent qu'une minorité de la classe politique. Il invite les acteurs à faire en sorte d'être un peu plus proches de la constitution afin que le Palais national, la Primature et les institutions étatiques soient dirigés par des élus. «Nous devons nous organiser afin que le pays puisse retourner à l'ordre constitutionnel, il ne nous reste que la Cour de cassation, et février 2024 n'est plus loin. Nous pouvons tous constater que les membres de ce gouvernement ne font que profiter de l'état sans aucune volonté d'organiser des élections», dit-il.

 

 

Sheelove Semexant

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