Carrefour-Feuilles : les résidents rêvent de retourner chez eux

Après plusieurs mois, des centaines de déplacés de Carrefour-Feuilles sont toujours logés dans les établissements scolaires. Des responsables veulent les contraindre à quitter ces espaces afin de faciliter la reprise des activités scolaires. Livrés à eux-mêmes, certains d'entre eux ont foulé le macadam ce 31 octobre pour dénoncer la passivité de l’État face à leur situation.

La vie des déplacés dans les écoles publiques comme les lycées Jean-Jacques Dessalines, Marie Jeanne, Cent Cinquantenaire, Anténor Firmin, ainsi que les écoles nationales Caroline Chauveau, République du Brésil, République du Chili, Colbert Lochard et autres, devient de plus en plus décevante, surtout avec l'effectif des déplacés qui n'a pas cessé d'augmenter.

La situation est de plus en plus précaire dans les camps, selon plusieurs personnes qui ont abandonné leur maison à Carrefour-Feuilles à cause des gangs armés. « Nous étions à l'aise chez nous, depuis que nous sommes ici, nous ne faisons qu'attendre la charité. Cependant, nous sommes méprisés par les autorités de l’État qui n'ont apparemment pas de plan pour nous retirer de ce calvaire », a déclaré un citoyen lors de la manifestation.

Par ailleurs, cette marche a débuté à l'avenue Jean Paul II, devant les locaux du lycée du Cent Cinquantenaire, ainsi que celui de Marie Jeanne, pour se rendre devant la Direction départementale de l'ouest (DDO). Tout au long du parcours, les manifestants, avec des pancartes et des branches d'arbres, n'ont pas hésité à lancer des propos hostiles à l'égard des autorités gouvernementales qu'ils qualifient d'irresponsables.

Pour manifester leur mécontentement, les manifestants ont paralysé la circulation à la rue Capois, ce qui a empêché les conducteurs assurant le trajet de Pétion-Ville/Portail-Léogâne d'emprunter cette voie. Parallèlement, ils ont érigé des barricades et étalé des pierres sur la chaussée.

Les déplacés espèrent rentrer chez eux avant la période hivernale, expliquant qu'ils en ont assez des conditions précaires dans lesquelles ils sont plongés. Non loin des locaux de la DDO, des policiers avaient bloqué l'accès afin de forcer les manifestants à rebrousser chemin.

Par contre, furieux à cause de l'intervention policière, les protestataires ont affirmé qu'ils poursuivraient leur mouvement jusqu'à ce que la paix revienne à Carrefour-Feuilles.

 

Veron Arnault

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