Haïti : débat sur l'intervention militaire et les enjeux sociaux

Les responsables de l'Institut national d'administration de gestion et des hautes études internationales (INAGHEI) ont organisé une conférence-débat sur le thème « les enjeux politiques et opérationnels de l'intervention d'une force multinationale en Haïti ». Pour débattre de ce sujet, un panel a été constitué, composé de l'ancien directeur général de la police nationale, Mario Andrésol, suivi du professeur Victor Benoît, ainsi que du vice-coordinateur à la recherche de cette institution, James Boyard.

Pour le gouvernement, la solution au problème de l'insécurité passe par une intervention militaire. Cependant, le professeur de l'université, James Boyard, s'oppose à cette décision tout en énumérant d'autres difficultés auxquelles la population est confrontée et qui méritent d'être prises en considération par le gouvernement actuel.

En effet, le vice-coordinateur à la recherche a évoqué d'autres points, tels que le chômage massif des jeunes, l'absence de l'État dans les quartiers, le déficit infrastructurel et les inégalités sociales qui enfoncent le pays dans cette impasse, selon l'enseignant, ces problèmes ne peuvent pas être résolus par l'arrivée de forces étrangères.

« De nos jours, on peut remarquer qu'il y a une sévère famine dans le pays, suivie d'une pauvreté extrême parmi la population. L'arrivée de soldats étrangers pourrait réduire la tension dans notre pays pendant quelques années, mais les autres problèmes subsisteront », a relaté le professeur, qui critique la passivité de l'État, qu'il considère comme le principal responsable de la situation.

De son côté, l'ancien directeur général de la police nationale en Haïti, Mario Andrésol, n'est pas tout à fait d'accord avec l'idée de l'intervention étrangère, car selon lui, l'option des militaires étrangers n'est pas envisageable tant que les autorités étatiques ne se penchent pas sur la professionnalisation de la force de police.

« Renforcer la capacité de nos agents reste primordial si l'on veut maintenir la paix dans le pays. Les missions étrangères n'ont rien apporté au pays en termes de paix durable », a poursuivi l'ancien directeur général de la PNH, qui a également fait appel à la conscience haïtienne et plaidé en faveur d'une bonne synergie entre la police et l'armée pour éradiquer les criminels qui terrorisent la population.

 

 

Veron Arnault

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