Mission de l’OEA autour des travaux de canalisation sur la rivière Massacre : un échec selon Edwin Paraison

Le président de la fondation Zile, Edwin Paraison, estime que la venue de cette délégation d’experts de l’OEA dans le cadre des travaux sur la Rivière Massacre est en effet une mission ratée, vu sa forme et ses différentes démarches. L’ancien consul d’Haïti en République dominicaine confie que les experts n’ont pas pris le temps de rencontrer le comité de réalisation du canal et, parallèlement, ils ont survolé l’espace aérien haïtien, apparemment sans aucune autorisation.

Selon Edwin Paraison, la visite des experts de l’Organisation des États américains (OEA) sur la Rivière Massacre a été faite dans un contexte où les autorités dominicaines ont voulu démontrer leurs inquiétudes aux Américains face à cette initiative de la société civile haïtienne de construire ce canal. L’objectif est de conduire l’eau sur le territoire haïtien afin d’irriguer la plaine de Maribaroux et permettre aux paysans de trouver assez d’eau pour la relance des activités agricoles dans la région.

En revanche, la commission technique en visite pour observer les travaux de construction du canal n’a pas rencontré les membres du comité qui gèrent les travaux sur la Rivière Massacre. Ils n’ont pas non plus rencontré les techniciens sur place ni supervisé la frontière terrestre entre Haïti et la République dominicaine, comme l’a rapporté M. Paraison. Entre autres, il ajoute que cette délégation a seulement rencontré les autorités dominicaines et survolé l’espace aérien haïtien pendant quelques minutes.

En ce sens, M. Paraison a qualifié de « ratée » cette mission, puisque son objectif était de calmer la tension qui existe entre les deux pays, comme cela a été mentionné lors de la rencontre spéciale de l’organisation le jeudi 12 octobre dernier. « Les ultranationalistes dominicains, de leur côté, trouvent que l’OEA est un peu partial à l’égard d’Haïti, par rapport à leur prise de position dans un communiqué où ils avaient rappelé au gouvernement dominicain le respect des accords signés entre les deux pays concernant les ressources transfrontalières dont Haïti dispose également le plein droit. D’un autre côté, les Haïtiens sont sceptiques parce que les experts ont écouté une seule partie, et les autorités haïtiennes n’ont pas été abordées en ce sens. “Tout rapport produit pour indiquer l’évolution et la situation des travaux après cette mission va provoquer des différends et des insatisfactions de toute part”, a fait savoir le responsable de la fondation Zile.

De fait, par rapport à la détermination et à cet élan de solidarité constatés de la part des initiateurs de la construction du canal, M. Paraison conseille une présentation 3D pouvant montrer très clairement la qualité des travaux, le plan, la quantité d’eau captée, son parcours et les autres éléments techniques nécessaires.

Parallèlement, le comité doit prouver que les éventuels risques d’inondation et la déviation de l’eau de la Rivière soulevés par les autorités dominicaines ne sont pas effectifs quant à la réalisation des travaux. Néanmoins, M. Paraison soutient que l’État haïtien doit faire preuve de son implication dans les travaux et garantir sa participation dans le domaine technique, ainsi que montrer le respect des différents traités signés entre les gouvernements des deux territoires de l’île.

 

 

Oberde Charles 

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