Le Kenya prépare le déploiement de troupes en Haïti malgré des contestations politiques

Après le vote du Conseil de sécurité de l'ONU le 2 octobre, approuvant l'envoi d'une force multinationale en Haïti en soutien à la police nationale, le Kenya, qui s'est proposé pour prendre le leadership de cette mission, se prépare à déployer des troupes, bien que le projet ne fasse pas l'unanimité au sein de la classe politique kényane.

En effet, l'opposition kényane s'oppose à la démarche, arguant qu'elle n'a pas été présentée devant le parlement, comme l'exige la constitution, avant tout envoi de troupes à l'étranger. Suite à une plainte déposée par l'organisation baptisée «Third Way Alliance» relative à la légalité de ce déploiement, la Cour suprême kényane annonce la suspension temporaire du déploiement jusqu'au 24 octobre.

Néanmoins, le Kenya se prépare actuellement à  déployer ses forces de police en Haïti, car la loi octroie au président du Kenya le pouvoir d'envoyer des troupes à l'étranger pendant une période de 60 jours sans l'approbation du parlement kényan, étant donné la large majorité dont il dispose au parlement.

Cependant, il est important de prendre en compte la situation qui prévaut au Kenya, car l'ONU ne dispose pas d'une armée, elle est assujettie aux forces armées des États membres, qui ont leurs propres lois. Des discussions sont nécessaires pour trouver une solution rapidement, comme le déplore le politologue Mathias Devert.

Il convient de rappeler que plus de dix autres pays, dont le Sénégal, ont également exprimé leur volonté de fournir des troupes pour soutenir cette initiative. Les États-Unis ont déjà promis un financement de 200 millions de dollars pour le déploiement de la force multinationale, créant ainsi des conditions propices à une mise en place rapide.

Le gouvernement a salué le vote du Conseil de sécurité, concrétisant sa demande formulée en ce sens depuis octobre 2022. Toutefois, plusieurs structures appellent à la création d'un cadre définissant, entre autres, le fonctionnement de cette force en Haïti. Le Centre d'analyse et de recherche en droit de l'homme (CARDH) estime que des mécanismes opérationnels efficaces, essentiels à la réussite de la mission, restent à définir.

 

 

Esdra Jeudy 

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