Haïti- Crise

La Communauté internationale entre tergiversations et promesses

Alors que  la 78e session de l’Assemblée générale des Nations unies suit son cours à New York, le dossier d’Haïti continue de faire débats sur la tribune de l'ONU. Les présidents américain et kenyan ont élevé leurs voix. Parallèment, le Premier ministre Ariel Henry et son homologue Justin Trudeau se sont entretenus le jeudi 21 septembre 2023 sur la situation haïtienne. À cet effet, le Premier ministre canadien promet que son pays restera solidaire à Haïti. Il annonce une aide supplémentaire de 80 millions de dollars en soutien à la police nationale d’Haïti. 

Le Canada est l'un des pays, sinon le pays qui s'est le plus engagé et qui a défendu le peuple haïtien, a fait savoir le Premier ministre canadien Justin Trudeau qui laisse croire que  le Canada prend des mesures significatives, mais également, il possède trente ans d'expérience dans le soutien au peuple haïtien.  On ne peut pas continuer de mettre des diachylons sur les crises et les défis auxquels les Haïtiens font face sans que les Haïtiens eux-mêmes soient au centre de toute solution, a martelé M. Trudeau. Pour l'instant, le gouvernement haïtien n'est pas en train de rassembler assez un consensus ou de l'unité pour que n'importe quelle intervention soit réussie, a indiqué le Premier ministre canadien qui dit croire qu’il n’y'a pas de solution extérieure à la situation  haïtienne. Nous avons un rôle à jouer de l'extérieur, mais nous avons besoin de plus de dialogue, de plus de consensus en Haïti et autour du peuple haïtien », a-t-il tenu à expliquer.

Parallèlement, il dit souhaiter que le gouvernement haïtien prenne au sérieux la nécessité de créer un consensus politique, mais aussi d'amener le peuple haïtien lui-même en appui pour les interventions ou les plans nécessaires pour stabiliser et aider le peuple haïtien. Lors de ses échanges avec le Premier ministre Ariel Henry, Justin Trudeau lui a demandé d'en faire beaucoup plus, de créer une unité politique et un consensus autour du soutien international. Toutefois, le Premier ministre canadien Justin Trudeau n'a rien dit en ce qui concerne la participation du Canada à toute éventuelle mission multinationale de sécurité qui est possible d'être dirigée par le Kenya. 

Toujours en qui concerne le contexte de crise aigüe actuel en Haïti, l’ambassadeur Bob Rae a déclaré jeudi qu'il était convaincu que les efforts diplomatiques et politiques visant à réunir un soutien pour les Haïtiens commençaient à porter leurs fruits. D'après lui, même si cela paraît très difficile de parvenir à un accord et de progresser. « On est plus ou moins sur la bonne voie. Nous allons quelque part »,  a-t-il avancé.

Pour M. Rae, cela inclut un consensus émergent selon lequel la sécurité, l'aide humanitaire, le développement durable et la responsabilité politique et juridique doivent tous être des éléments d'une solution efficace.

« La perspective canadienne, selon laquelle les interventions extérieures n'auront probablement que peu ou pas d'impact durable sans que les Haïtiens eux-mêmes jouent un rôle de premier plan, semble l'emporter. Je pense que ces opinions, que nous défendons depuis longtemps, sont désormais plus largement acceptées. Nous espérons donc que tout ce qui ressortira du Conseil de sécurité fera partie de cette mise en œuvre. », renchéri l’ambassadeur Rae.

Dans le cadre de ce dossier, le mardi 19 septembre, le président des États-Unis d’Amérique, Joe Biden, a appelé le Conseil de sécurité des Nations unies à s'atteler sur l’envoi d'une force multinationale pour aider la police à lutter contre les gangs en Haïti. Le peuple d'Haïti ne peut pas attendre plus longtemps", a précisé le président américain, sur la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU. 

Entre-temps, le président du Kenya et le diplomate américain Antony Blinken se sont entretenus ce jeudi 21 septembre sur le dossier d’Haïti notamment sur l’éventuel débarquement d’une force internationale adaptée. 

« Haïti est un test de solidarité et d’action collective pour la communauté internationale. Ne rien faire face à cet isolement, cette négligence et cette trahison historique est hors de question. », une déclaration du président kenyan William Ruto à la 78e session de l’Assemblée générale des Nations unies. 

 

Vladimir Predvil 

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES