Une rentrée scolaire sur fond de grandes inquiétudes

Le ministère de l'Éducation nationale et de la formation professionnelle (MENFP), au moment de mettre le journal sous presse, ne s'est pas encore prononcé sur un quelconque report de la rentrée des classes dans les zones extrêmement touchées par l'insécurité. Au niveau des départements de l'Ouest et de l'Artibonite, les inquiétudes persistent par rapport à la réouverture des classes prévue pour le lundi 11 septembre dans ce contexte marqué par une grave crise sécuritaire avec un nombre élevé de déplacés internes.

En ce sens, des acteurs du système éducatif disent espérer que le MENFP entendra raison en reculant la rentrée scolaire. Junior Leo, coordonnateur du Regroupement national des travailleurs haïtiens pour l'éducation exige des considérations spéciales de la part des autorités pour les départements de l'Ouest et de l'Artibonite qui sont complètement livrés à eux-mêmes à quelques jours de la réouverture des classes. «L'insécurité qui règne dans la région métropolitaine dépasse la capacité du gouvernement, des établissements scolaires du centre-ville de Port-au-Prince servent encore d'abris aux réfugiés de Carrefour-Feuilles ; ils sont dépourvus de tous les moyens, on ne peut pas se permettre de parler de la réouverture des classes dans de telles situations », a souligné Léo. 

Parallèlement, Anio Pierre le président du Regroupement des directeurs d'écoles nationales (REDIENA), plaide pour que le ministère de l'Éducation puisse accorder une assistance particulière aux parents, professeurs et aux élèves victimes d'actes d'insécurité dans la région métropolitaine. «Ils ont besoin de retourner chez eux, d'accompagnements financiers, de matériels scolaires, entre autres. Le Fonds d'assistance économique et sociale (FAES) doit réagir en ce sens et leur apporter le soutien nécessaire; le Programme national de cantine scolaire (PNCS) doit s'atteler à la tâche pour mettre à la disposition des élèves des plats chauds durant toute l'année», a-t-il fait savoir. Par ailleurs, le directeur de l'École nationale République du Paraguay soutient que la reprise des activités scolaires de l'année académique 2023-2024 n'est pas possible pour ce lundi, par rapport à la dégradation du climat sécuritaire, sociopolitique et économique du pays. 

Des institutions scolaires publiques et privées de la capitale sont encore dans le doute par rapport à la date de la réouverture fixée par le ministère de l'Éducation. La direction du collège Saint François d'Assise pour sa part, a informé ses élèves et ses professeurs que l'école ne fonctionnera pas à la date de la réouverture officielle en raison de la violence des gangs qui sévit à Port-au-Prince . Ainsi, les responsables annoncent qu'ils communiqueront sous peu la date choisie pour débuter les cours. «On vous encourage à garder le moral face à ces moments difficiles que nous traversons tous», a-t-on lu dans un communiqué en date du 7 septembre.

De leur côté, les responsables du MENFP ont encore opté pour la reprise des activités scolaires en date du 11 septembre prochain, a annoncé une source proche du ministère. Pour les départements de l'Ouest et de l'Artibonite, le retour des écoliers en salle de classe est encore incertain lorsqu'on prend en compte la situation générale du pays, où les routes sont barricadées d'une zone à une autre et les rues sont également chargées d'immondices. Plus d'un se questionne autour de la grève des professeurs et à quoi les élèves du secteur public peuvent s'attendre pour cette nouvelle année académique.

 

 

Oberde Charles

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