Pourchassés par des gangs, des résidents de la capitale cherchent refuge en province

Le nombre de personnes qui ont abandonné leurs maisons n'a pas cessé de grossir surtout avec les violences inouïes des gangs armés dans l'aire métropolitaine durant ces derniers jours. Des personnes survécues aux attaques des malfrats se sont réfugiées dans des camps, d'autres chez des proches et des centaines se sont dirigés vers les villes de province.

Dépourvus de tout, des centaines de résidents de Carrefour-Feuilles, de Tabarre, de solino et autres quartiers touchés par l'insécurité ont été forcés d'abandonner leur résidence pour se réfugier ailleurs. En effet, ce 7 septembre beaucoup de personnes ont été remarquées  dans les gares routières en partance vers les villes de province. Les deux gares routières situées à Portail-Léogâne et Carrefour de l'aéroport sont remplies de minibus qui embarquaient pour le grand Sud ainsi que le Grand Nord.

Dans la matinée du 7 septembre, lors d'une visite d'une équipe du journal le National on a remarqué beaucoup de gens dans ces stations dans le but de fuir les zones contrôlées par les bandits. En provenance de Carrefour-Feuilles, avec ses mallettes qui contiennent quelques vêtements et des pièces importantes qu'elle a pu sauver durant la catastrophe, une jeune dame met le cap vers Gonaïves ou le trajet coûte actuellement 3 000 gourdes.

Il n'y a pas d'autres choix pour rester en vie, dit-elle, sinon retrouver sa famille dans la localité de « Ka Soley».

« Les malfaiteurs ne m'ont pas donné l'opportunité de prendre mes effets, une voisine m'a permis de transporter avec moi ces deux mallettes. À quoi bon de rester dans la capitale tandis que j'ai ma famille qui m'attend déjà aux Gonaïves ? Je m'en vais et je n’ai pas l'intention de retourner dans cette jungle», a déclaré la jeune dame sur un ton désespéré, précisant avoir perdu sa voiture ( incendiée par des bandits) à Carrefour-Feuilles.

Pour sa part, un chauffeur assurant le trajet de P-au-P/Cap-Haitien a fait savoir que lui également a été déguerpi par les bandes armées à Martissant. Selon lui l'État est le principal acteur de ce désastre puisque depuis 2021 la tension règne à Martissant, aucune mesure de sécurité n'a été adoptée pour reprendre le contrôle de la nationale 2 donnant accès à quatre départements. 

Plus loin, il se dit frustré de cette nouvelle vague où des centaines de personnes font des voyages forcés à cause des gangs qui ,de plus en plus, prennent des territoires.

Parallèlement, des victimes de Carrefour-Feuilles lors d'une conférence de presse dans les locaux du Gymnasium Vincent ont dressé un tableau sombre de leur situation et lancé des appels de détresse afin que le gouvernement leur vienne en aide durant cette triste période. 

 

Veron Arnault

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