La situation sécuritaire dans la région métropolitaine de Port-au-Prince a poussé beaucoup de chauffeurs à changer de trajet pour éviter d'être victimes des bandits armés qui n'ont pas chômé ces derniers jours. Plusieurs automobilistes de Delmas disent avoir accueilli des dizaines de conducteurs de Carrefour-Feuilles qui ont fui la zone à cause des bandits qui n'ont pas cessé de faire chanter la poudre et répandre la terreur un peu partout.
C'est quasiment tous les secteurs de la vie nationale qui paient les frais de l'insécurité. Les habitants de la région métropolitaine sont pratiquement sur le qui-vive. Croix-des-Bouquets, Port-au-Prince, Delmas, Carrefour, chacune zone en ce le concerne, doit gérer son lot de problème.
Avec la chasse de la population de Carrefour-Feuilles, des chauffeurs qui assuraient le trajet dans cette zone, se voient obligés de trouver de nouveaux circuits pour subvenir à leurs besoins et ceux de leurs familles. Dans l'une des stations de Delmas, plusieurs ont été remarqués. Ils n'ont pas voulu répondre à nos questions en vue de garder une certaine confidentialité, surtout avec ce mouvement populaire «Bwa kale » lancé contre les bandits.
Par ailleurs, des chauffeurs de la zone ont informé avoir bien accueilli les nouveaux, cependant, disent-ils, il y a des limites surtout avec le déplacement massif de ces gens qui pourrait entrainer l'infiltration des hommes armés.
«Nous les avons reçus avec beaucoup de précaution et nous enquêtons sur eux pour éviter le déclenchement d'une nouvelle catastrophe à Delmas», a déclaré un chauffeur à bord de sa camionnette qui a ensuite mentionné que plusieurs attentats ont été effectués dans la commune, mais grâce à la vigilance de la population ces malfrats ont été contraints de vider les lieux.
« Les bandits sans cœurs» m'ont forcé à abandonner ma maison à Onavil il ya de cela 9 mois et maintenant je me livre en entier dans le camp de la population de Delmas pour surveiller les entrées et sorties des inconnus dans quelques quartiers dans ladite commune afin d'éviter tout désastre » a-t poursuivie.
Plus loin, un motard rencontré dans la station située à Delmas 33, a critiqué le gouvernement qui ignore les cas de violence. Il a mentionné que la chasse des habitants dans les zones accaparées par les bandits va augmenter la quantité des sans-abris. Ce qui pourrait donner un terrain fertile aux activités des groupes armés.
À part la situation sécuritaire actuelle du pays, les transporteurs ont précisé d'autres obstacles qu'ils ont rencontrés dans leurs activités. Ils ont notamment touché les routes qui sont en mauvais état . Selon eux, des dizaines de véhicules sont tombés en panne à cause de la situation routière. Ils en ont profité pour demander à la population haïtienne de se soulever contre l'actuel gouvernement qui ne pense guère aux problèmes du pays.
Veron Arnault
