Arrivée en Haïti dimanche dernier dans le cadre d'une mission d'évaluation, la délégation kényane est à pied d'œuvre. Elle a déjà rencontré les membres du gouvernement, du Haut Conseil de la Transition, du haut état-major de la Police nationale d'Haïti (PNH) ainsi que des membres du corps diplomatique.
« Pour une première évaluation de la situation haïtienne sur le terrain, dans la perspective du soutien pour le renforcement des capacités de la Police nationale demandé par l'exécutif haïtien en octobre 2022 et réitéré par le Premier ministre Ariel Henry en juin 2023 dans une nouvelle correspondance adressée au Secrétaire général des Nations Unies », informe la Primature de la République dans un communiqué.
Selon l'Ambassadeur Georges Orina, Directeur général des Affaires bilatérales et politiques du Ministère des Affaires étrangères et de la diaspora du Kenya, et chef de la délégation kényane, cette mission consiste à identifier les besoins de la PNH. « Nous sommes là pour évaluer les besoins de la Police nationale d'Haïti, mieux comprendre la situation et faire de notre mieux pour venir en aide au Peuple haïtien », a-t-il déclaré.
Avant leur séjour en Haïti, les membres de la délégation kényane ont rencontré, à New York, des représentants de pays et groupes qui travaillent dans la perspective d'une solution à la crise sécuritaire haïtienne, rapporte le Gouvernement.
« Les uns et les autres avaient compris les demandes haïtiennes et l'urgence qu'il y avait à mettre fin à une situation qui paralyse le fonctionnement du pays et met l'avenir de ses citoyens en danger », a déclaré la délégation du Kenya.
Parallèlement, la police haïtienne, tiraillée par les multiples attaques des bandits sur le territoire, semble tout de même mettre les bouchées doubles en prenant certaines initiatives pour contrer les actions des bandes armées. L'institution a annoncé notamment sur les réseaux que des mesures ont été prises en vue d'accompagner des touristes en visite dans le Nord, ainsi que certaines opérations.
Mais, les gangs ne semblent nullement s'inquiéter, ils poursuivent leurs malversations. Tôt ce lundi matin, le gang « kokorat san ras » a détourné au niveau de « tibwadòm » un autobus de la compagnie de transport Patrick Coach Line qui revenait de Port-de-Paix avec à son bord plusieurs passagers. Sans parler des attaques répétées des bandes armées contre la population civile dans plusieurs régions du pays.
Esdra Jeudy
