Le 3e sommet de l’Union Européenne et de la Communauté des Etats latino-américains et des Caraïbes a pris fin le 18 juillet. De retour au pays, ce mercredi, Dr Ariel Henry a donné un point de presse au salon diplomatique de l’aéroport Toussaint Louverture oú il a établi le bilan de cette rencontre qui a réuni les chefs d’État et de gouvernement des États membres de 57 pays de l’UE et de la CELAC.
Selon le Premier ministre, Ariel Henry, la plupart des présidents et les Premiers ministres qui ont pris part à ce troisième sommet de l’Union Européenne et de la Communauté des Etats latino-américains et des Caraïbes, ont évoqué la situation indescriptible dans laquelle est plongée Haïti présentement. La majorité de ces dirigeants reconnaissent qu'il est grand temps de faire une chaîne de solidarité pour aider Haïti à sortir de cette impasse. La plupart d’entre eux comprennent ce qui se passe dans le pays. C'est la misère, la pauvreté et les crise multidimensionnelle qui sont à la base de ce chaos, dit-il.
Aussi, lors de ce sommet l’Union Européenne a débloqué une enveloppe d’urgence pour aider Haïti à combattre la crise humanitaire, dont le montant s’élève à 10 millions d'euros, a souligné le neurochirurgien. En plus de cela, ils ont décidé de se mettre ensemble en vue de nous donner de l'aide notamment pour des programmes de développement, a-t-il laissé comprendre. « Ils ont compris que le rétablissement du climat sécuritaire est une urgence si nous voulons retrouver la voie de la démocratie, et prendre le chemin de l’investissement pour la bonne marche de l’économie Haïtienne. Nos pays amis attendent que nous fassions un vrai compromis pour redresser la barque nationale », poursuit-il.
L’objectif de mon gouvernement c'est de rassembler tous les Haitiens, tous les secteurs indistinctement, catholiques, vodouisants, professionnels, leaders, jeunes, adultes entre autres. Notre objectif c'est de sortir le pays de ce bourbier. Nous devons passer à l'autre bord parce qu’il y a de l'espoir pour Haïti, a martelé Dr Henry.
Par ailleurs, lors de ce point de presse, Dr Ariel Henry a rappelé que le Conseil de Sécurité des Nations Unies a voté à l'unanimité pour le déploiement d’une force multinationale en Haïti dans le but de soutenir la Police nationale d’Haïti dans la lutte contre le grand banditisme qui mine le pays. « On ne peut en disconvenir que cela a pris du temps, fait beaucoup de palabre et il y a eu beaucoup de négociations, mais nous allons tenir notre promesse. Il faut que le pays s’en remettre, il faut rétablir le climat sécuritaire du pays», a déclaré le chef de la Primature de la République.
UE-CELAC Partenariat
En effet, le partenariat de l’Union Européenne et de la Communauté des Etats latino-américains et des Caraïbes s'est vu renouvelé et renforcé notamment sur la lutte contre le changement climatique et la perte de la biodiversité, la santé, la sécurité et la gouvernance/ la lutte contre la criminalité transnationale, la sécurité alimentaire et les transitions numériques et écologique. Pour soutenir ce partenariat entre les deux régions (UE-CELAC) l'UE s’engage à apporter plus de 45 milliards d'euros jusqu'en 2027 .
Pour les dirigeants de l’Union européenne et de la Communauté des Etats latino-américains et des Caraïbes la population haïtienne est confrontée aux conséquences de crises qui se superposent, alimentées par la violence généralisée, l'effondrement économique en cours et une épidémie de choléra. « Le nombre de personnes ayant besoin d'une aide humanitaire en Haïti a doublé au cours des cinq dernières années, pour atteindre 5,2 millions, soit près de la moitié de la population du pays. Le pourcentage d'Haïtiens en situation d'insécurité alimentaire urgente par rapport à la population totale est le deuxième le plus élevé au monde », ont-ils déploré lors de ce troisième sommet UE-CELAC.
Selon eux, la crise humanitaire en Haïti est l'une des plus complexes et des plus dramatiques au monde. Elle est encore aggravée par un contexte d'instabilité sociopolitique. Les catastrophes naturelles touchent aussi régulièrement le pays, aggravant la situation et affectant les ressources déjà limitées de la population.
« L'insécurité en Haïti a atteint des niveaux sans précédent, au moins 1,5 million de personnes vivant dans des zones contrôlées par des bandes (environ 10 % de la population du pays), étant privées de liberté de circulation et n'ayant pas accès à la nourriture ou à l'eau potable. » Les enfants, les personnes âgées et les femmes sont particulièrement exposés aux abus, à l'exploitation et à la violence, notamment sexuelle et sexiste.
Il faut indiquer que l'UE fournit de l'aide humanitaire à Haïti depuis 1994. Au total, elle a engagé des fonds humanitaires pour un total de plus de 482 millions d'euros. L'aide humanitaire européenne a également soutenu le pays à la suite de crises et de catastrophes majeures, comme les tremblements de terre de 2021 et de 2010, les inondations en 2022, la COVID-19 entre autres.
Vladimir Predvil
