Selon le dernier rapport de l'Organisation des citoyens pour une nouvelle Haïti (OCNH), le nombre d'homicides a considérablement diminué par rapport aux trois derniers mois. Ce bulletin fait état de 65 cas de décès violents pour le mois de juin, dont 47 dans le département de l'Ouest. Malgré cette diminution, l'organisme de défense des droits humains continue d'appeler l'État haïtien à prouver sa capacité à combattre l'insécurité et à démontrer ses efforts dans ce sens.
«Une nouvelle mutation du climat de sécurité depuis tantôt deux mois de cela s’impose. Certains membres de la population ont utilisé la violence comme arme de riposte contre les groupes armés qui, depuis plusieurs années, ont été leurs poids», a-t-on lu dans le rapport qui estime que le mouvement d'autodéfense populaire continue d'avoir des effets positifs pour la population haïtienne, en affaiblissant la violence armée, précisant qu'il n'y a que très peu de kidnapping spectaculaire, de pillage, de tueries, d'affrontements et de cas d'homicides.
Ainsi, depuis le déclenchement de ce mouvement les cas d'homicides n'ont pas cessé de chuter, en passant de 264 pour le mois d'avril à 179 pour le mois de mai et à 65 pour le mois de juin. Parmi les 65 cas figurent 3 femmes, un garçonnet et un enseignant. Les départements ayant le plus de victimes sont le Nord-Est, le Nord, le Sud, l'ouest et l'Artibonite. Le département de l'Ouest tient toujours la tête du rapport avec 47 morts.
Malgré la réduction du nombre de personnes tuées de manière brutale et violente, l’Organisation des citoyens pour une nouvelle Haïti (OCNH) estime que la situation sociopolitique et sécuritaire du pays se détériore et les bandits continuent de semer la terreur dans les quartiers qui sont sous leur domination. «À Carrefour-feuilles, la situation s'aggrave de jour en jour, les tirs sporadiques empêchent la population de garder son calme, dans la commune de Carrefour les gangs armés et la PNH, les actes de violence ont été multiples à Tabarre et à Croix-des-Bouquets. Des victimes ont été même enregistrées dans le camp de la population», a souligné l'OCNH.
Quoique le mouvement populaire ait largement contribué à faire baisser les actes de violence dans le pays et à réduire les cas d'homicides, le directeur exécutif de l’organisation des citoyens pour une nouvelle Haïti, Camille Occius soutient que rendre justice ne relève pas du ressort du peuple haïtien. Soulignant que des personnes ayant des présomptions d'innocence sont elles aussi tuées, lynchées et brûlées.
De ce fait, le défenseur des droits humains recommande à l'État haïtien de démontrer et prouver sa capacité à résoudre le problème d'insécurité dans le respect de la loi avec la collaboration de la population. «Le combat contre les groupes armés doit s'articuler autour d'une approche beaucoup plus globale de démantèlement et de réinsertion», conclut le document.
Sheelove Semexant
