L’HUEH agonise après 15 jours de grève

Une quinzaine de jours depuis l’annonce de grève dans le plus grand centre hospitalier du pays, le tableau est des plus sombres. Les espaces d’hospitalisation sont vides où les salles d’urgence ressemblent à des décharges. L’HUEH fait pitié et nécessite une intervention en urgence.

En guise de rappel, le Syndicat des travailleurs de l’hôpital de l’université d'État d’Haïti avait entamé un mouvement de grève le 21 février 2022 pour dénoncer un mépris caractérisé des autorités de l'État vis-à-vis de L’HUEH.

Lors d’une visite effectuée ce matin dans le plus grand centre hospitalier du pays, la situation est inquiétante au plus haut point. La clinique externe ne fonctionne pas, et  toutes les activités sont au point mort. L’hôpital ressemble à un désert avec quelques malades alités dans l’attente de rendre leur dernier souffle.

Évelyne Fremont, secrétaire du  Syndicat des travailleurs en santé à l’HUEH n’est pas allée par quatre chemins : « nous tenons ferme et restons debout 15 jours après le mot d’ordre de grève illimitée lancée depuis le lundi 21 février, en dépit du mépris du ministre Alex Larsen et du Premier ministre Ariel Henry ».  

La secrétaire, la gorge nouée, a attiré l’attention du grand public sur l’indifférence des autorités. « Nos revendications sont liées à la hausse des prix des produits de première nécessité et les conditions inhumaines dans lesquelles nous travaillons à l'intérieur de l’hôpital, a lâché un autre syndicaliste.  

« C’est la descente aux enfers, pour les petites bourses et pour ceux-là qui fréquentaient l’hôpital général », a déclaré une proche de malade qui espérait une reprise des services pour ce lundi 7 mars 2022.

 « Ils ont raison d’exiger un salaire minimum de base de 60 000 gourdes par mois avec cette inflation galopante. Et nous comprenons mal le laxisme des autorités sanitaires qui ne se préoccupent pas des revendications du personnel de l’hôpital, car ils peuvent fréquenter des centres privés, et dans le meilleur des cas se payer un voyage pour aller prendre des soins a l’étranger », a expliqué ce parent.

Dans la foulée, les syndicalistes ont aussi attiré l’attention sur la peur qui trotte dans la tête de tous ceux qui fréquentent la zone à cause de plusieurs cas d’enlèvement enregistrés aux abords même de l’hôpital. Ils poussent un cri de désespoir et invitent les autorités judiciaires à trouver une solution rapide afin de freiner ce fléau.

Enfin, comme les activités au niveau de l’HUEH sont à l’arrêt depuis environ 3 semaines, le nécessaire doit être vite fait pour éviter le pire et rétablir le fonctionnement du plus grand centre hospitalier du pays.

Gerard H. Resil   

 

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