Entre humiliations et indifférences

Indiscutablement, en Haïti, les jours se suivent, ne se ressemblent pas forcément , mais s’accrochent tous à un dénominateur commun : la pêche en eaux troubles. Après la longue période de pays bloqué, assiégé de partout par des mouvements de revendications, la politique, dans ses objectifs, semble toujours aussi irréelle. Curieusement, l’épisode chaud du 13 janvier 2020 consistant à ne pas laisser pénétrer dans l’enceinte du Parlement des hommes qui, la veille, y faisaient « la loi », n’a récolté que l’expression de l’écœurement et l’indifférence ironique des Haïtiens qui ne se sentent pas directement concernés par la caducité ou non du Parlement ni par le débat, plus scolaire que politique, sur la sémantique et l’élégance.

Indiscutablement, en Haïti, les jours se suivent, ne se ressemblent pas forcément , mais s’accrochent tous à un dénominateur commun : la pêche en eaux troubles. Après la longue période de pays bloqué, assiégé de partout par des mouvements de revendications, la politique, dans ses objectifs, semble toujours aussi irréelle.

Curieusement, l’épisode chaud du 13 janvier 2020 consistant à ne pas laisser pénétrer dans l’enceinte du Parlement des hommes qui, la veille, y faisaient « la loi », n’a récolté que l’expression de l’écœurement et l’indifférence ironique des Haïtiens qui ne se sentent pas directement concernés par la caducité ou non du Parlement ni par le débat, plus scolaire que politique, sur la sémantique et l’élégance.

Fatalement, les Haïtiens sont pour certains persuadés de n’être plus des acteurs dans l’avenir de leur propre pays. Toutes les décisions qui comptent sont prises, paraît-il, par des représentants des amis étrangers.

Le dernier tweet de l’Ambassade des États-Unis, fixant les conditions de sa coopération avec Haïti via l’USAID, vient de démoraliser encore plus la population. Tout le monde aura compris la menace et la terreur qu’elle annonce. Tout le monde, même quand ce n’est pas exprimé à haute voix, reconnaît que les États-Unis, pays manœuvrier et très écouté dans la crise haïtienne, s’est rendu compte que les acteurs politiques haïtiens, en refusant de se parler, sont allés trop loin. La déclaration des États-Unis est sans équivoque et mérite d’être citée intégralement dans cet éditorial. L’ambassade estime que « Tant qu’un accord politique n’aura pas été trouvé et tant que la situation sécuritaire ne se sera pas améliorée, les Haïtiens ne pourront pas bénéficier pleinement des programmes de l’USAID. Les acteurs politiques haïtiens détiennent la clé de l’avenir d’Haïti. Ils doivent agir maintenant. »

Cette intolérance du compromis, dénoncée par les Américains, annonce l'effondrement de tout et du bon sens. Comment est-il possible de continuer à croire qu’on peut sauver Haïti qu’avec des astuces et de petits « coups intelligents » ? Il est peut-être temps que les acteurs consentent quelques efforts pour s’asseoir autour d’une même table pour parler pays et avenir.

Il faudrait rappeler aux acteurs politiques qu’entre l’anarchie et la dictature, il reste encore et fatalement le dialogue. « Agir maintenant, dans le texte américain, peut être lu comme suit : « les Haïtiens doivent absolument s’entendre pour composer et installer un gouvernement légitime, fruit d’un accord politique sincère. Il faut pouvoir se parler et s’écouter.

Même quand la lassitude d’une grande partie de la population est actée, le tweet de l’Ambassade des États-Unis d’Amérique vient de consacrer une énième défaite humiliante pour le peuple haïtien.

Le Premier ministre nommé, Fritz William Michel, quant à lui, vient de faire signe après 6 mois de grand silence. Un acteur de plus ! Tiens !

Jean-Euphèle Milcé

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