Déportation de 68 Haïtiens qui vivaient aux États-Unis vers Haïti le mardi 7 avril 2020, comme pour marquer l’anniversaire de la mort au Fort de Joux, du père de la géopolitique haïtienne, le général Toussaint Dominique Louverture, lui-même qui avait été déporté vers la France en bateau. Pas de chance pratiquement pour beaucoup des descendants de ce génie de la race noire, qui, 217 ans après semblent être condamnés entre la migration et la déportation même en temps de crise humanitaire mondiale.
Déportation de 68 Haïtiens qui vivaient aux États-Unis vers Haïti le mardi 7 avril 2020, comme pour marquer l’anniversaire de la mort au Fort de Joux, du père de la géopolitique haïtienne, le général Toussaint Dominique Louverture, lui-même qui avait été déporté vers la France en bateau. Pas de chance pratiquement pour beaucoup des descendants de ce génie de la race noire, qui, 217 ans après semblent être condamnés entre la migration et la déportation même en temps de crise humanitaire mondiale.
Dimanche 5 avril 2020, deux jours avant, c’était au tour des autorités des îles Turks and Caïcos, de rapatrier en Haïti, à travers deux avions militaires plus de 180 ressortissants haïtiens au Cap-Haïtien. Ils étaient environ 200 Haïtiens interceptés en mer la veille, à bord des embarcations qui voulaient rentrer illégalement à Provo.
D’autres mesures et des actions non réciproques sont prises entre les frontières partagées entre Haïti avec la République dominicaine, avec des dispositifs beaucoup plus importants et imposants dans la partie est, pour protéger la population dominicaine. Parallèlement, des institutions comme le Groupe d’appui aux rapatriés et aux réfugiés (GARR) constate l’arrivée de bon nombre des Haïtiens qui vivaient en République voisine, sans un véritable contrôle de leur statut sanitaire.
Diplomatie sans masque en temps d’urgence. De nombreux médias haïtiens avaient relayé une note du département d’État des États-Unis, l’équivalent du ministère des Affaires étrangères, invitant les professionnels de la santé à la recherche d’un emploi aux États-Unis, en particulier ceux qui s’impliquent dans le traitement du Covid19.
Diplomatie sans masque, en ces temps de coronavirus. Les États depuis toujours n’avaient jamais eu d’amis. Particulièrement en ces temps de crise où l’intérêt national et les raisons d’État prédominent tout. « Chak koukouj klere pou je w ! ». Ce que tous les diplomates haïtiens le savent « bien propre » jusqu’au bout des doigts. Mais, ils sont malheureusement victimes des limites politiques et économiques, pour se conformer ou se confiner dans leurs fonctions de simples représentants, d’exécutants ou d’assistants du chef de la diplomatie, à la fois, chef de l’État.
De nombreuses frontières avaient été fermées depuis l’annonce des dizaines, des centaines et des milliers de morts en Chine, en Irak, en Italie, en France et aux États-Unis. Mais cela n’a pas empêché à de nombreux pays disposant les moyens de rapatrier leurs ressortissants dans d’autres pays très vulnérables, avant que la propagation de l’épidémie s’amplifie.
Depuis toujours, les ambassades étrangères disposaient le plus souvent que des conseillers politiques ou des attachés militaires, encore moins des attachés médicaux sauf en cas de force majeure. Autant comprendre dans les deux sens la raison d’être de tel isolement diplomatique conjoncturel en ces temps de crise sanitaire plus aggravée pour certains pays et crise humanitaire dans le monde.
Dix ans après, la diplomatie américaine et française n’ont pas eu gain de cause sur la reconstruction conjointe ou stratégique dans l’humanitaire en Haïti des locaux de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (Hôpital General). La construction record d’un hôpital chinois dans les premières semaines de la propagation du coronavirus a été autant une leçon tant pour les pays du Nord que les pays du Sud.
Diplomatie sans masque ni gant au temps du Covid-19, les États-Unis et la Russie, comme la Chine et le Taiwan, ou même la France et l’Italie à travers l’Union Européenne continuent de nous rappeler les leçons basiques de la diplomatie sans masque ni gant, par l’importance que ces pays accordent aux citoyens de leurs pays par rapport aux ressortissants des autres pays étrangers.
Discrimination raciale ou racisme démesuré, les campagnes de protestation sur les réseaux sociaux qui nous viennent de certains pays africains rappellent plus que jamais, cette forme de diplomatie sans masque des pays occidentaux touchés jusqu’aux os par l’épidémie covid19 qui décideraient à expérimenter leurs vaccins dans des pays africains très peu touchés par l’épidémie durant les trois premiers mois de 2020. Franchement !
Diplomatie sans masque ni gant, en ces temps de coronavirus qui rappelle si bien l’adage « Kabrit gade je mèt kay avan l antre ». Entre les jeux d’intérêt déséquilibrés qui vont influencer l’assistance internationale pour certains États non sous sanction, les rapports déshumanisants imposés aux plus faibles, les populations des pays les plus vulnérables sans protection ni provision pendant le confinement, n’ont d’autres choix que de poursuivre la pénitence ou de compter sur la prière et la Providence pour survivre face au coronavirus qui ne fera certainement pas de cadeaux.
Dominique Domerçant