Le temps de l'unité nationale

Alors qu'on se perd, qu’on se meut en tâtonnant pour trouver la bonne formule capable de contrer le Covid-19, le fléau continue sans ambages son chemin en endeuillant la population mondiale où les décès hospitaliers sont comptés par milliers. Si, à ce jour, trois décès du Covid-19 sont à déplorer en Haïti, il en demeure que plusieurs Haïtiens de la diaspora sont déjà emportés par la pandémie. Que ces familles éplorées trouvent, ici dans cet éditorial, les mots de sympathies du journal Le National.

Alors qu'on se perd, qu’on se meut en tâtonnant pour trouver la bonne formule capable de contrer le Covid-19, le fléau continue sans ambages son chemin en endeuillant la population mondiale où les décès hospitaliers sont comptés par milliers. Si, à ce jour, trois décès du Covid-19 sont à déplorer en Haïti, il en demeure que plusieurs Haïtiens de la diaspora sont déjà emportés par la pandémie. Que ces familles éplorées trouvent, ici dans cet éditorial, les mots de sympathies du journal Le National.

Que les incrédules soient avertis, le coronavirus est réel et devient, à chaque jour qui passe, plus inquiétant. Malheureusement chez nous, malgré l'ampleur de la pandémie et les dégâts causés à l'échelle planétaire, il est écœurant de constater qu'aucun plan de gestion bien défini du Covid-19 n'est encore établi jusqu'à présent par les autorités. L'absence de ce plan dans lequel devraient aborder toutes les questions relatives à l'épidémie, a créé une cacophonie dans l'opinion et décrédibilise davantage les autorités constituées. Les propos apocalyptiques tenus récemment par un ministre, projetant le décès de 1000 à 1500 morts par jour, prouvent qu'il y a péril en la demeure et que l'État n'a aucun plan validé pour contenir la pandémie et se prépare au pire.

Les mesures approximatives adoptées par certaines mairies traduisent le fossé qui existe entre l'État central et les municipalités et/ou les collectivités. C'est assez triste de voir un maire voulant rendre obligatoire le port des masques dans sa commune sans pouvoir offrir des masques même aux personnes les plus démunies.

Sans vouloir être alarmiste, la crise actuelle parait grave et pourrait se révéler encore plus grave, si une gestion compétente n'est pas faite. Le Gouvernement a grand intérêt à appeler des professionnels de tout acabit jouissant d'une certaine notoriété et crédibles dans les différentes structures de gestion de la crise. Le déficit de confiance et de crédibilité du pouvoir demeure une grande entrave dans la gestion de cette crise où le citoyen lambda se fie beaucoup plus à des messages anonymes que ceux venant des autorités.

Pour la juguler, il faut un véritable front commun de la part de toutes les forces vives du pays. Et le docteur Jean William Pape, président de la Commission multisectorielle de gestion du Covid-19 mise en place par le président Jovenel Moïse, a eu raison de dire à juste titre que le coronavirus est le seul ennemi de la nation en ces temps-ci. Conscient de la gravité de la situation, il a, lui-même, lancé un appel à l'unité pour pouvoir limiter les dégâts.

Cet appel à l'unité nationale devrait être claironné dans tous les recoins du pays en vue de juguler cet ennemi puissant, mais invisible. À ce niveau, l'Exécutif, disposant de peu de moyens pour faire face à cette maladie pandémique, doit cesser de singer le blanc pour réfléchir à des solutions nationales avec la participation de tous.


En ce sens, pour arriver à cette unité nationale, le président de la République devrait aménager un espace d'échanges avec ses interlocuteurs de l'opposition politique où ces derniers peuvent apporter leurs contributions de tous ordres. À cette phase, des professionnels appartenant à l'opposition politique pourraient être même appelés à assumer certaines responsabilités en fonction de leur compétence.

Aujourd'hui, les dirigeants des pays dits amis d'Haïti sont aussi préoccupés par la crise et très occupés dans la recherche des solutions au profit de leur population. On ne peut pas trop miser sur leur support. Il faut, à cet effet, compter sur les ressources locales. À cette phase, le secteur privé haïtien doit s'atteler à la tâche pour venir au secours de la population dans l'esprit de cette grande unité nationale qui avait accouché la République d'Haïti le 1er janvier 1804.

Noclès Débréus

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