Quand le racisme s’invite au creux du désespoir

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Une partie du monde a basculé dans la guerre. L’est de l’Europe, plus précisément l’Ukraine est dévoréepar les armes de guerre qui crachent la mort à grand feu. Le président russe Vladimir Poutine a décidé après des mois de tension de porter le coup fatal à une République rebelle qui proclame fièrement son droit à l’autodétermination.

 

Pour le chef du Kremlin, l’histoire,du moins aussi loin que l’on puisse remonter dans le passé, ce territoire appartient à la Fédération de Russie. L’Ukraine est même dépositaire d’une importante partie du patrimoine culturel de la « sainte » Russie. Les relations entre ces deux territoires remontent au IXe siècle, lorsque Kiev, l’actuelle capitale ukrainienne, était le centre du premier État slave, créé par un groupe de Scandinaves qui s’appelaient Rus. Un grand État médiéval à l’origine des deux pays.

 

Toutefois, le monde a bien changé depuis et L’Occident, capitaliste jadis adversaire de l’ancienne URSS, socialiste, a poussé son avantage de l’après-guerre froide jusqu’aux portes de la Russie. Aussi a-t-on vu de nombreux pays qui faisaient partie du glacis soviétique rejoindre précipitamment l’ancien bloc occidental devenu l’Union européenne.

 

Une situation géopolitique qui constitue un véritable poil à gratter pour « l’ours polaire » qui ne tolère nullement de ne pas pouvoir garder le contrôle sur son étranger proche. Lisez, les territoires qui jouxtent ses frontières et même un peu plus loin comme au temps jadis des blocs Est et Ouest.

 

Il faut garder en mémoire que Vladimir Poutine a été formé à l’école des services secrets russes et que son nationalisme pur et dur n’est plus à démontrer, ce qui transparaît derrière un visage déterminé et une allure virile qui lui a valu une certaine fascination dans quelques coins du monde.

 

La guerre a commencé depuis maintenant six jourset rentre aujourd’hui dans une phase cruciale. Jusqu’ici les troupes russes ont  ménagé leurs cousins slaves en ne visant pas directement les cibles civiles.Toutefois, la résistance des Ukrainiens semble vouloir retarder ce que Poutine a appelé une « opération spéciale ». L’homme fort de Moscou voulait en effet une guerre rapide, asymétrique, qui étoufferait en 24 heures une armée ukrainienne effrayée par la puissance de feu de la deuxième armée la plus puissante au monde.

 

Entretemps, la vague de sanctions qui s’abat comme une déferlante sur la Russie est aussi « efficace » que dangereuse.L’Occident offre une belle unité face à une invasion, aussi brutale, et que disproportionnée qui paraît augurer d’autres projets guerriers qui viseraient la Géorgie et/ou la Moldavie. Toutefois, une marginalisation totale de la Russie, conséquences inévitables des sanctions, ne risque-t-elle pas d’enfoncer le clou, et porter ce chef de guerre déterminé à vouloir sortir de son cul-de-sac stratégique, en actionnant ses forces nucléaires,  ce qui plongerait le monde entier dans un hiver artificiel et préjudiciable à la vie.

 

Un tournant est donc franchi depuis quelques heures avec des bombardements massifs sur l’ensemble du territoire ukrainien et particulièrement Kiev. La capitale ukrainienne risque de devenir très vite un champ de ruines et des centaines de milliers de gens continuent de fuir la guerre.

 

Des femmes et des hommes de toutes les religions et couleurs de peau tentent de franchir les frontières avoisinantes. Seulement, comme si l’horreur de la guerre ne suffisait pas ! La belle solidarité européenne en faveur des Ukrainiens s’est vite teintée d’un gris sombre. Tout le monde n’a pas sa place au « paradis » européen, certains peuvent brûler dans « l’enfer » ukrainien. La chaîne de télévision CNN a décrit ce douloureux filtrage en faveur de ceux qui avaient la peau « claire ».

 

 Comme  un «  Titanic », l’Ukraine « s’enfonce »  dansla Mer noire, et comme sur cette épave célèbre au destin tragique, tous n’ont pas les mêmes droits devant la mort.

RoodyEdmé

 

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