Quand nous creusons nos tombes !

Une société humaine ne progresse pas sans le respect accordé au travail.

Qui dit travail dit connaissances, savoirs, qu’ils soient manuels ou intellectuels.

On entend souvent de nos jours des déclarations «degrenn gòch» comme quoi le secteur économique, seul, serait responsable de l’État du pays.

Ce discours indexe une frange de notre société sans aucune nuance comme si tous nos acteurs économiques étaient des malfaiteurs. Ce discours ne se prive pas de considérations racistes comme si une communauté économique sur terre s’était développée d’une manière totalement endogène sans apport extérieur.

Et puis, le secteur économique ce n’est pas seulement lesdits grands bourgeois. C’est aussi ces bonnes femmes qui pétrissent la farine pour le «pate kòde» devant les écoles. Ce sont ces bonnes femmes qui exposent leurs produits dans leur bak. C’est tout l’informel qui offre ses services à la population.

Mais de plus en plus se développe une haine du travail, une haine du moindre effort, une haine du savoir. Celui qui possède la moindre pyès kay doit passer à la trappe. C’est le principe du panier à crabe dans son aboutissement le plus absurde. Quand les bandits attaquent les quartiers, ils s’en prennent à tous les types de bien même les plus dérisoires. Un pot de chambre même avec son contenu peut être emporté a déclaré pince-sans-rire un citoyen ayant vécu les affres de ces agressions.

Wòch nan dlo pra l konn doulè wòch nan solèy !   C’est un nihilisme nourri par des esprits malsains. C’est une glorification d’une haine sociale qui ne peut aboutir qu’à la destruction totale d’une nation surtout quand des secteurs se mettent à profiter de cette manipulation mentale en distribuant des armes à cette multitude de jeunes laissés pour compte de notre société aux seuls fins de maintenir à flot un système pourri.

Le pays a besoin de travail. Le pays a besoin de savoir. Le pays a besoin qu’on respecte la moindre personne qui donne un emploi sur cette terre souffrante.  Le pays a besoin qu’on respecte les investisseurs. Le pays a besoin d’un État qui se préoccupe de tous ces jeunes en quête d’un emploi. Le pays a besoin d’un État avec à ses commandes des hommes et des femmes de bonne volonté avec une haute idée de cette nation pour laquelle nos ancêtres se sont battus.

Nous ne pouvons plus continuer avec cette haine qui rampe comme des vers gluants dans toutes les allées notre société. Ces vers gluants sont aussi dans notre tête à tous. Nous devons faire l’effort de les extirper pour construire une convivialité, une sérénité, avec comme boussole le respect de l’autre. Cette entreprise de destruction permanente ne fait que creuser nos tombes. Nous devenons experts dans cet exercice suicidaire. Nous nous en rendons compte maintenant chaque jour.

 

Gary Victor

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