Des photographes de Valérie Baeriswyl sur la fête des guédés en Haïti

La photographe suisse Valérie Baeriswyl a présenté une collection de photographies qui restitue la vie des guédés présents en Haïti traditionnellement dès les deux premiers jours du mois de novembre. ? La photographe saisit quelques scènes dans les cimetières d' Haïti durant cette période marquante des traditions haïtiennes.

Valérie Baeriswyl a offert aux regards une vingtaine de photos prises entre 2015, 2016 et  2017  pour parler des guédés et de l' esprit des morts. Ces photos ont été prises au cimetière de Port- au- Prince et celui du Cap Haïtien. Les photos présentées sont en noir et blanc .L' on peut voir un ensemble d' images de saints de l' Église catholique, des ossements des morts jonchés pour dire que nous sommes poussière et nous retournerons en poussière, des fidèles de l' Église catholique cierges allumés à la main et en pleine dévotion, d' autres fidèles qui touchent avec une confiance absolue les pieds de Jésus crucifié et d' autres instantanés qui racontent la vie des guédés dans leur transe et leur exaltation.

En effet, la fête des Guédés, commémorée les 1er et 2 novembre, est typique de la religion vaudou en Haïti. Dans la mythologie du vaudou, les Guédés représentent les esprits de la Mort. En cette occasion, les vaudouïsants organisent des cérémonies en vue de célébrer leurs dieux de la mort. Cette célébration traditionnelle donne lieu à des moments d’exaltation phénoménale. En pleine rue les vaudouïsants chevauchés des Guédés et munis de leur bouteille d’alcool, dans laquelle se trouve une quantité importante de piments préparée à cet effet plusieurs jours à l’avance, se livrent à des mouvements de danse, avec des gestes érotiques frisant l’indécence, boivent du rhum local (clairin trempé avec du piment), mangent du piment et lancent à tout bout de champ des propos ronflants et obscènes. Autant de réactions qui caractérisent le comportement du Guédé.

Les Guédés défilent en Haïti les 1er et 2 novembre à l’occasion de la fête des morts. Leurs couleurs traditionnelles sont le noir et le violet. À l instar de  Baron Samedi, ils  s’habillent en costume queue de pie, chapeau haut et lunettes de soleil. Il aime faire tournoyer sa canne en fumant un cigare. La photographe suisse  Valérie Baeriswyl a présenté un album de photographies qui restitue   la vie  des guédés  présents en Haïti dès les deux premiers jours du mois de novembre.

Dans le vodou haïtien, les Guédés sont les esprits de la mort. Ils sont guidés par les Barons, dont le plus connu est Baron Samedi, père spirituel des Guédés et esprit de la mort et de la résurrection. Il se trouve à l’entrée des cimetières et se met sur le passage des morts vers la Guinée. En général, les Guédés se moquent des conventions sociales. Ils sont exubérants, parfois grossiers et sexuellement provocateurs. Ils mangeant du verre, se déguisent et enduisant leurs sexes de piment. Ces photographies pleines de réalisme captent notre imagination et retiennent toutes les fibres de notre sensibilité. C’ est exactement la vie des guédés qui se dévoile devant nous dans toute son acuité sans pourtant nous quitter. C’ est un peu la vie des guédés et ses representations. Ce pan de la photographie est humaniste et nous invite à questionner ce qu’est l’humain, son histoire contemporaine et son rapport avec l’existence. Et on comprend que la photographie est une véritable reproduction du réel et c'est pour cela qu'elle est alors particulièrement appréciée.

Rappelons que Valérie Baeriswyl est une photojournaliste indépendante suisse née le 1er février 1984 à Landeyeux.

Elle est connue notamment pour son travail sur les mariages en Haïti, où elle réside depuis 2015 et travaille comme pigiste pour l’Agence France-Presse (AFP).

 

Schultz Laurent Junior

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