L’improvisation comme toile de fond de la danse avec Amandine Saint-Martin

Amandine Saint-Martin gagne sa place cette année pour la 9e édition des résidences Par 4 Chemins. Elle fait partie des 3 candidats retenus et c’est par la danse qu’elle s’est imposée avec son projet dénommé ATELYE KÒ PWO.

S’illustrant plus précisément dans la catégorie Danse contemporaine, ATELYE KÒ PWO veut faire la part à la danse improvisée, car selon Amandine, la libre expression de ses émotions, de son vécu ou de ses rêves permet d’accéder à une écriture personnelle toujours émancipatrice. Ce projet couvre une personnalité très investie dans l’art.

En effet, pour parler d’Amandine Saint-Martin, il faut noter qu’elle est : directrice artistique, danseuse, chorégraphe, parolière, rédactrice, illustratrice de Global Hip Hop Haïti et lead vocal de VIALA. Cette artiste-multiple est diplômée de l’École Nationale des Arts (ENARTS). En danse, elle incarne le DOBA (spectacle alliant danse, musique et textes). Elle effectue des recherches ethno-chorégraphiques et défend la sauvegarde et l’évolution des danses haïtiennes traditionnelles, folkloriques, contemporaines, urbaines. Amandine Saint-Martin a été l’interprète dans divers pays, des œuvres de James J. Celestin, Dieufel Lamisère, Makerson François, Jean Aurel Maurice, Gerda Boisguené, Jeanguy Saintus, la compagnie Far From The Norm (UK). Elle a collaboré avec l’association Metis’Gwa de La Guadeloupe. Avec sa proposition pour la résidence, Amandine Saint-Martin veut élargir le cadre d’un travail déjà entamé.

Depuis 2019, elle travaille en collaboration avec le fondateur de Global Hip Hop Haïti sur l’improvisation comme moyen de jouir de ce que la danse peut  apporter en tant qu’art. Dans le cadre de ATELYE KÒ PWO, une section d’improvisation a été ajoutée sous la forme de séminaires intensifs. Ils sont à leur cinquième atelier où ils encadrent les participants ( professionnels ou amateurs). Selon Amandine, les retours positifs des participants portent à croire à un bel avenir pour l’improvisation en Haïti et ailleurs. Les résultats de ces travaux leur donnent accès à des notions, des exercices, une pédagogie, une philosophie.

Pour Amandine Saint-Martin, la Résidence Par 4 Chemins cette année est une occasion d’apporter ATELYE KÒ PWO à une autre ville, un public différent ( entre participants et spectateurs). L’atelier vise à  offrir au public des moyens afin de développer des compétences et prendre gout à l’improvisation comme connaissance et technique. Selon elle, les réseaux d’Alliances françaises peuvent faciliter de bonnes relations avec les institutions en province. Cela correspond à l’objectif de l’Association 4 Chemins qui chaque année depuis 2014, propose des résidences hors de la capitale afin de décentrer l’activité artistique.

Un ensemble d’objectifs est visé à travers ce projet, tels que : faire découvrir l’improvisation, sa différence avec d’autres façons de danser, l’expérience bénéfique qu’elle apporte autant pour le corps que pour l’esprit, mieux apprivoiser cette coordination nécessaire du corps et de l’esprit dans l’acte dansé ou encore découvrir le rapport entre soi et sa propre culture. Il s’agira aussi de créer un visuel et un documentaire autour de l’atelier. Amandine Saint-Martin espère que la résidence permettra l’expansion de l’atelier, favorisera l’avancée de la recherche.

Danser en temps de guerre c’est cracher à la gueule du diable dit Hafid Aggoune. Ne somme-nous pas, cette nation, depuis un certain temps, en guerre ? Et pire, contre nous-mêmes. Crachons à la gueule du diable !

 

 Dorvensca M. Isaac

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