Diplomatie : quel protocole pour l’après Covid-19 ?

Demain, tôt ou tard, les frontières rouvriront, les services consulaires et les activités régulières des ambassades vont reprendre. Des diplomates et des émissaires vont continuer à défiler pour remettre leurs lettres de créance, pour recevoir des distinctions, pour transmettre des messages ou pour échanger des cadeaux. Qu’est-ce qui va changer dans leurs habitudes coutumières ? Qu’est-ce qui mérite d’être changé dans les traditions protocolaires de la diplomatie des pays qui jouent les jeux des relations internationales au temps du coronavirus ?

De quoi sera fait le protocole de l’après Covid-19 ? Pourquoi et comment reconfigurer les salles de travail au siège de l’Assemblée générale des Nations unies ? Quels sont les masques de standards et les comportements sanitaires appropriés qui seront obligatoires pour pénétrer les espaces des grandes réunions régionales ou les sommets internationaux dans tous les domaines de la géopolitique planétaire ? Quelles seront les nouvelles règles en termes de préséances, lors des cérémonies et des réceptions officielles pour les diplomates et les hauts dignitaires dans le monde ?

Distance sociale obligatoire à la maison comme dans les espaces publics ou de travail, le port du masque obligatoire aura certainement un bel avenir par rapport à l’évolution et la propagation en cours de cette épidémie. Ce qui obligera aux diplomates et aux officiels à se retenir pour ne plus serrer les mains, offrir des accolades, des baisers de paix, entre autres.

Des rituels protocolaires vont probablement transcender ces nouvelles mesures en vue. Avant tout, faut-il bien rappeler le protocole n’est pas un outil exclusivement diplomatique, même si ces derniers en font de ces principes à la fois leurs armes et leur charme. Dans les institutions religieuses ou les cercles ésotériques et mystiques, dans les organisations politiques comme dans les familles, dans les activités économiques et financières, en passant par la manipulation des billets ou comme pour négocier, il existe des principes qui se sont imposés dans le temps et l’arsenal des institutions.

Des gestes, des pas, des comportements, des réactions et interactions prennent ainsi forme dans les jeux de rôles hiérarchiques, dans chaque type d’espace-temps, et suivant chaque type d’activités humaines. Comment perpétuer le respect des plus hautes autorités dans le contexte de coronavirus ? Comment protéger contre la propagation de l’épidémie, les dirigeants et les dirigés lors des séances, des sessions, des réunions, des cérémonies telles que des intronisations, des investitures, des funérailles, des départs ?

Désormais, de nouvelles règles protocoles, des normes sanitaires et des principes de préséances sont à prendre en compte lors des visites officielles, dans le cérémonial, dans l’organisation des visites d’État, des visites officielles, des réceptions, des décorations, etc. Pourquoi une révision des pratiques et des manuels de protocole s’impose-t-elle à l’échelle nationale et au niveau des organisations internationales ? Comment éviter des fautes graves et irréparables, en harmonisant les traditions aux nouvelles pratiques culturelles (comportements, vestimentaires, sanitaires…) ?

Depuis la propagation accélérée du coronavirus (Covid-19) dans le monde au début de l’année 2020, de nombreuses pratiques traditionnelles relations interpersonnelles et culturelles, comme plusieurs approches dans les relations internationales ont subi des changements considérables au quotidien.

Des mesures sanitaires préventives sont désormais obligatoires comme le port des masques, le lavage des mains, la distance sociale, le confinement et le couvre-feu figurent dans le vocabulaire qui accompagne ce nouvel ordre social et mondial. Quels sont les impacts du coronavirus sur le fonctionnement de la diplomatie ? Comment ces nouvelles mesures influencent-elles les pratiques de protocole ? Pourquoi les spécialistes et les responsables de protocoles ont-ils pour devoir d’actualiser et d’harmoniser les codes de protocole (officiel et institutionnel) par rapport à la crise sanitaire, sociale et mondiale actuelle ?

Déroulement de tapis rouge ; diplomatie mondiale en mode quarantaine ; discours politique et protectionnisme ; démondialisation progressive de la planète ; des ambassades et des consulats en confinement ; déplacement diplomatique avec assistance médicale obligatoire, sont autant de thèmes ou de termes qui devront s’inscrire dans le nouvel agenda diplomatique de chaque pays.

Dans une perspective d’organiser les prochaines assises sur le protocole en Haïti, certainement à la fin de cette crise sanitaire dans la grande grise globale, l’ambassadeur Antoine Bernard, le chef de protocole Yves Mazile, le professeur Henri Marge Dorléans, les dames Darline Sauval, Galy N. Pelissier, Magalie Racine ou Margareth Desvarieux, parmi plusieurs autres professionnels expérimentés auront certainement leurs mots à dire sur le l’avenir du protocole dans ce contexte de nouvel ordre social de l’après Covid-19.

Du neuf dans le protocole national, c’est ce qu’il faudra ajouter en termes d’adaptation et d’innovation, tout en respectant l’essence et l’essentiel dans les traditions coutumières.

Du protocole institutionnel ou protocole d’État de chaque pays, le coronavirus invite les chefs de protocole, les agents affectés au service du protocole, de chaque ministère ou d’autres institutions à revoir l’ensemble des activités respectives qui tournent autour de la préséance. Le protocole est avant tout un art et une science.

Dominique Domerçant

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