Coronavirus : une gestion qui ne rassure pas

Haïti a déjà franchi la barre des mille cas contaminés par le coronavirus. Ce qui est élément suffit pour pousser l’État à prendre des mesures drastiques et efficaces. Mais au lieu de cela, le pouvoir laisse aller les choses comme s’il n’y a jamais eu de menace d’une pandémie qui plane sur le pays. Cette gestion de l’État fait craindre le pire. Pourtant, les autorités n’ont tiré aucune leçon de leur gestion critiquée par différentes couches de la population.

Selon les dernières données du ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP), Haïti a atteint la barre symbolique des mille cas de Covid-19. La propagation de la maladie se fait à une vitesse exponentielle, et cela semble ne pas déranger les autorités sanitaires. Les comportements sont très souvent contraires à la réalité de la maladie. Plusieurs personnes testées positives, notamment celles qui ne présentent pas des symptômes qui menacent leur survie, ne sont pas sous le contrôle du MSPP. Selon des témoignages, certains d’entre eux circulent librement, en transport en commun, un lieu de propagation efficace de la maladie.

Toutes les personnes testées positives n’ont pas besoin de secours d’un hôpital. Seules les personnes présentant des symptômes graves, comme un problème respiratoire par exemple, ont besoin de se faire soigner à l’hôpital. Mais une personne positive devrait être placée en quarantaine. Et c’était une promesse faite par le MSPP, pour un contrôle efficace de la maladie. Les autorités du MSPP avaient promis de bien gérer la maladie en suivant de près les personnes suspectes, et en limitant les déplacements de celles qui sont testées positives. En réalité, beaucoup de personnes testées positives sont dans la nature, et le MSPP n’exerce aucun contrôle sur ces malades.

Des cas de genre ont été signalés à Port-au-Prince et dans la deuxième ville du pays. Et ces derniers temps, la pandémie gagne du terrain dans le pays, et se retrouve dans tous les départements, en particulier dans la capitale, avec plus de 60 % des personnes testées positives. Et jusqu’à présent, en dépit du fait que le Gouvernement ait annoncé des mesures préventives et encouragé l’utilisation de masques dans les espaces publics, la population ne perçoit toujours pas beaucoup de risques. Ce qui est typiquement lié à leur insatisfaction de la gestion faite par l’État du coronavirus. Plusieurs organisations ont critiqué cette gestion. Mais le pouvoir n’a donné aucun signal du changement.

L’un des secteurs à avoir attiré le plus l’attention du pouvoir sur sa gestion est l’opposition. Le secteur démocratique et populaire, l’une parmi les plateformes qui ont dirigé les mouvements anti-pouvoir depuis 2017, avait appelé à la mobilisation le 18 mai dernier pour continuer à exiger le départ du président Jovenel Moïse pour sa mauvaise gestion de la pandémie. La mauvaise gestion des cas confirmés de coronavirus augmente les risques de propagation de la maladie. Les organisations qui critiquent cette gestion estiment que le comportement affiché par les hommes au pouvoir prouve qu’ils n’ont réellement pas vraiment l’envie de diminuer la propagation de cette pandémie. Le pouvoir est pratiquement à court d’imagination. Ils ne font que reprendre ce qu’ils disent depuis le 19 mars dernier. La gestion de la Covid-19 est bloquée aux données statistiques.

Les travaux de la cellule scientifique sont inefficaces par faute de moyens. Cette cellule n’a pas d’espace de travail à proprement parler ni des moyens financiers réels. Pourtant, des milliers de dollars ont déjà été débloqués en faveur d’Haït. Créé en mars dernier, cette cellule a pour mission en particulier, de collecter et de traiter les données liées à la Covid-19, de suivre l’évolution de la situation en Haïti et de produire des recommandations à la cellule gouvernementale sur les mesures sanitaires à prendre. Et en dépit de la création de cette cellule, le Gouvernement n’est pas arrivé à assurer une saine gestion de la pandémie en Haïti.

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