La Coalition de la jeunesse haïtienne pour l'intégration du COJHIT, une agence de promotion des droits humains et de la démocratie, dénonce la mise en place du processus électoral provisoire qui, selon elle, n’est pas crédible. La majorité des secteurs, soit 2/3 appelés à désigner leurs représentants au CEP, font face à des dénonciations de corruption liées aux agissements de conseillers présidentiels qui veulent favoriser leurs proches à intégrer le CEP, critique la COJHIT.
Au cours des 25 dernières années, les élections, qui devaient faciliter la consolidation de la démocratie en Haïti, ont largement contribué à saper les fondements des institutions régaliennes de l’État et à alimenter le phénomène de l'insécurité à travers le pays. Au lieu de tirer les leçons des erreurs du passé, le CPT décide autrement, à travers certains de ses membres, en faisant usage des vieilles méthodes de mainmise sur l’organe central au cours du processus de désignation des membres du CEP, a expliqué Alain Albert, directeur exécutif du COJHIT.
En effet, pour l'édification de tous, M. Albert est revenu sur la première publication d’un rapport de synthèse que la COJHIT avait publié, intitulé : « Alerte – Élection 001 ». Dans ce rapport, la COJHIT avait mis l’accent sur les erreurs constatées dans la méthodologie de mise en œuvre de la démarche devant aboutir à la mise en marche de la machine électorale et la présence d’un élément irritant, selon lui, qui pourrait compromettre la crédibilité du processus devant aboutir à la formation du CEP.
À la surprise générale, le CPT a ignoré les recommandations de la COJHIT et d’autres entités de la société civile, et n’a pas décidé d'écouter la voix de la raison, en gardant dans le conseil présidentiel, et en charge du dossier électoral, un ancien conseiller électoral accusé de corruption (électorale) et de détournement de vote populaire dans les élections de 2016.
Cette structure regrette que la majorité des secteurs, soit 2/3 appelés à désigner leurs représentants au CEP, soient accusés de corruption, compromettant ainsi la transparence et la crédibilité du CEP.
Afin d'éviter au pays une crise inutile, la COJHIT a fait certaines recommandations au président Fils et aux autres membres du conseil présidentiel, espérant pour cette fois qu’ils entendront raison.
Stopper le processus de formation du CEP, écarter tous les conseillers présidentiels ayant des soupçons de corruption à leur encontre, y compris l’ancien conseiller électoral de 2016, engager des discussions élargies avec tous les secteurs concernés autour de la question, établir un environnement de confiance entre le CPT et tous les secteurs engagés dans le processus électoral, et prendre toutes les mesures nécessaires afin de crédibiliser la démarche devant aboutir à la formation du CEP.
Le processus électoral, pour contribuer à la légitimité des prochains dirigeants qui sortiront des urnes, doit être mené en toute sérénité, dans la transparence et la crédibilité. Alors que la situation actuelle est tout à fait différente, la COJHIT se mobilise pour jouer un rôle majeur dans le renforcement de la démocratie en Haïti.
Gerard H. Resil