Des diplômés de l'École de Médecine du Campus Henry Christophe de Limonade (CHCL) ont saccagé l'Hôpital Universitaire Justinien (HUJ) le lundi 9 septembre 2024 pour réclamer l'augmentation du nombre de postes réservés aux diplômés de l'université en vue de faire leur spécialité et pour exiger des changements dans l'organisation du processus de recrutement des médecins résidents pour les centres hospitaliers du pays.
Pour exprimer leur ras-le-bol, les protestataires ont saccagé tous les services de l'hôpital et chassé les malades qui s'y trouvaient. Ils ont détaché les malades de leur perfusion et les ont forcés à quitter l'hôpital sous les yeux impuissants de leurs parents. Dans le cadre de leur mouvement, ils ont fermé les portes du plus grand centre hospitalier du département du Nord ainsi que celles de l'administration.
Des parents de malades ont dénoncé le comportement des diplômés de l'École de Médecine de l'Université Henry Christophe de Limonade qui les ont contraints à abandonner l'HUJ. « Même les malades qui venaient de subir des interventions chirurgicales ont dû quitter l'hôpital », ont-ils déploré. « Je suis venu avec mon fils pour une séance de dialyse, il ne peut même pas se tenir debout, et pourtant les protestataires m'ont contraint de partir avec lui », s'est alarmé un parent.
L'ajustement immédiat du nombre de postes pour la résidence à l'HUJ, avec un minimum de 50 postes dès cette année, la répartition équitable des postes de résidence pour les diplômés de l'École de Médecine de Limonade : 100 % des postes à l'HUJ, la réouverture des services de spécialisation en ophtalmologie, dermatologie, médecine familiale, santé communautaire, épidémiologie et anesthésiologie, sont, entre autres, les revendications des diplômés de l'École de Médecine du Campus Henry Christophe de Limonade.
Néanmoins, l'HUJ ne peut pas répondre aux revendications des protestataires, selon le directeur exécutif de l'hôpital, docteur Jean Gétro Dubé. Selon lui, l'hôpital ne dispose pas de spécialités en ophtalmologie, en santé communautaire et en anesthésiologie, comme le réclament les protestataires.
De plus, selon le docteur Dubé, ce n'est pas à l'hôpital de déterminer le nombre de diplômés qui devraient intégrer l'hôpital pour faire leur spécialité, mais au ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP) qu'il revient de déterminer ce nombre.
Dans la foulée, il convient de rappeler que les diplômés et les étudiants de l'École de Médecine de Limonade ont déjà organisé un sit-in à l'intérieur de l'Hôpital Universitaire Justinien le lundi 2 septembre 2024, afin de réclamer, entre autres, la démission immédiate et sans condition de l'actuel directeur médical de l'HUJ, Nord Désir, qui, selon eux, est impliqué dans la décision d'empêcher les diplômés d'intégrer le programme de résidence hospitalière de l'hôpital. Une accusation rejetée par le docteur Jory Désir.
« Au niveau de l'hôpital, nous n'avons pas la capacité de proposer des postes de formation, cela relève de la responsabilité de chaque chef de service, selon sa discrétion. Je n'ai aucune possibilité de bloquer des médecins qui souhaiteraient faire leur résidence à l'HUJ », a-t-il précisé.
Parallèlement, à travers une note datée du 3 septembre 2024, le Conseil de Gestion du Campus Henry Christophe de Limonade a exprimé sa ferme condamnation des récents actes d'intrusion et de perturbation commis par des anciens et actuels étudiants de l'École de Médecine de Limonade au sein de l'Hôpital Universitaire Justinien.
« Nous réaffirmons avec force que, quels que soient les motifs invoqués, de telles actions sont inacceptables et contre-productives. Ce mode opératoire, qui a longtemps prouvé son inefficacité, ne contribue en rien à la résolution des problèmes ni à la recherche de solutions constructives. Il est regrettable de constater que les jeunes impliqués ont été mal guidés, soit par ignorance, soit par malveillance, par certains leaders qui, loin d'être des modèles, ont exacerbé les tensions et perturbent le bon fonctionnement du campus ainsi que des établissements associés », peut-on lire dans la note.
Hervé Delima