Le secteur éducatif fortement touché par la violence des gangs

De nombreuses structures, dont le Réseau national de l'enseignement supérieur public haïtien (ReNES), le Conseil de coordination de la Faculté des sciences humaines, et le séminaire collège Saint Martial, ont exprimé leur préoccupation et leur indignation face aux actes de vandalisme dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, qui ont de lourdes répercussions sur le secteur éducatif et universitaire. Ces regroupements invitent toutes les catégories sociales et les acteurs du pays à former un front commun pour sortir le pays de cette situation difficile.

À travers des notes de presse, ces structures se disent consternées par cette vague de violence meurtrière et destructrice, ainsi que par les multiples menaces quotidiennes et constantes qui pèsent sur les habitants de la capitale haïtienne et de la région métropolitaine de Port-au-Prince.

Ces structures dénoncent les scènes de pillage et d'incendie qui se sont produites dans de nombreuses maisons, entreprises publiques et privées, des institutions sanitaires, scolaires et universitaires. « Nous assistons depuis quelques semaines et cela ne s'arrête pas à la mise à sac d'hôpitaux, dont l'hôpital de l'Université d'État d'Haïti (HUEH), de pharmacies et de dépôts de médicaments, d'écoles et de centres universitaires publics, dont la Faculté d'Agronomie et de Médecine Vétérinaire (FAMV), la Faculté des Sciences (FDS), l'École Normale Supérieure (ENS), l'École Nationale des Arts (ENARTS)», a-t-on lu dans la note de ReNES.

Ajoutons à cela que des églises et autres lieux de culte ont été profanés et incendiés, qu'une centaine de maisons familiales, des dizaines de petits commerces et magasins, des garages et des dizaines de voitures ont été incendiés. Le pire est que des institutions républicaines, telles que la Banque Nationale de la République (BRH) et les Archives Nationales d'Haïti (ANH), ont été attaquées, que la Bibliothèque Nationale d'Haïti (BNH) a été pillée et vandalisée, et que d'autres institutions privées qui servent la communauté haïtienne depuis plusieurs décennies, comme l'Hôpital St François de Sales, le collège BIRD, l'École des frères Nau, le Petit Séminaire Collège St Martial, ont été attaqués, pillés et vandalisés, déplore le ReNES.

Soulignant que plus de 1500 personnes ont été tuées durant les trois (3) premiers mois de cette année et que cette conjoncture particulièrement chaotique ne cesse de faire augmenter le nombre de déplacés internes, chassés de leurs résidences, la fuite des cerveaux et le nombre de réfugiés politiques en quête d'une terre d'accueil.

« La fermeture des ports et des aéroports de la Capitale, jointe à la quasi-impossibilité de transporter des produits de première nécessité au niveau des différents axes routiers du pays, a occasionné une rareté croissante des biens qui a conduit à une hausse vertigineuse des prix, aggravant les conditions déjà critiques de vulnérabilité de la majeure partie de la population haïtienne. Pourtant, dans le même temps, en dépit de la fermeture totale des voies maritimes, terrestres et aériennes, des cargaisons d'armes de guerre et de munitions en provenance de l'étranger continuent à affluer vers les bandes armées pour terroriser davantage cette population affamée et dépouillée», a dénoncé le ReNES.

Le Réseau National de l'enseignement Supérieur Public Haïtien interpelle l'opinion nationale et internationale sur cette lutte acharnée contre l'élite intellectuelle du pays, exhorte les organisations politiques, économiques et scientifiques en Haïti et à l'étranger à sortir de leur léthargie pour défendre les droits humains et contribuer à faire renaître la sécurité, la justice, la démocratie, la réconciliation et la paix dans le pays. Tout en recommandant à la Police Nationale d'Haïti (PNH) et aux Forces armées d'Haïti (FADH) de redoubler d'efforts pour protéger et servir la population.

De son côté, le Conseil de coordination de la Faculté des Sciences Humaines a condamné cette vague de violences dans le pays et les nombreuses attaques contre les diverses institutions du pays, notamment les universités, qui ont provoqué une nette augmentation des problèmes psychologiques et psychiatriques.

Les responsables du Séminaire Collège Saint-Martial, de leur part, ont dénoncé la hausse des exécutions sommaires dans le pays. Rappelant que ces pratiques sont condamnées dans tous les registres judiciaires et sont contraires aux principes humanitaires de base et portent atteinte aux droits fondamentaux de la personne humaine garantis par la Convention interaméricaine des Droits de l'Homme (CIDH) et la Constitution haïtienne de 1987.

Le Conseil directoire du collège lance un appel à toutes les couches et tous les acteurs de la société haïtienne, à se ressaisir, à évaluer sereinement la situation désastreuse dans laquelle se retrouve le pays et à mettre de côté les pratiques de violence expéditive et destructive comme forme d'action. Le nihilisme ne permettra jamais de construire une nation. Au contraire, il aboutira en fin de compte à la promotion de la haine, de l'oubli, de l'ignorance et du mépris.

 

Sheelove Semexant

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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