Le centre Kaizen publie les résultats d’une enquête sur l’égalité salariale

L’égalité salariale est le thème de l’étude menée par le centre Kaizen qui, lors d’une conférence de presse le vendredi 16 avril 2021, a présenté les résultats. Sur 148 institutions contactées pour être l’objet de cette étude, 17 ont répondu à l’appel. Les résultats de cette étude, qui a été menée non sans contraintes, ne reflètent pas toute la perception de l’égalité salariale de toute la zone métropolitaine de Port-au-Prince, mais ont donné lieu à de nouvelles pistes de recherche, selon des précisions apportées par le centre Kaizen au cours de la présentation.

Présentée par la responsable de projet junior, Rose André Altema, cette enquête fait état des ensembles de mesures, de ratifications et d'objectifs pris pour conscientiser les pays sur le concept d’égalité salariale. Dans le cas d’Haïti, il y a l’article 3 et 17,1 du Code du travail qui traite de l’égalité salariale, la version amendée de la Constitution de 1987 qui a mis l’accent sur le quota de 30 % dans les institutions pour aider les femmes à parvenir aux échelons supérieurs et aussi, des documents parmi lesquels, la politique d’égalité homme/femme pour la période allant de 2014 a 2034.

Selon la responsable de projet junior, trois hypothèses ont été vérifiées au cours de la recherche parmi lesquelles, l’inégalité salariale serait une réalité et les futurs employés penseraient qu’ils vont vivre l’inégalité salariale. Cependant, l’inégalité salariale, en général, s’explique par le manque de valorisation du travail des femmes, l’organisation sexuée et discriminatoire des entreprises, l’image de la femme au foyer. « Il n’y a pas la nécessité de payer les femmes. Elles ont un mari qui peut prendre soin d’elles, c'est ce que pensent bon nombre de responsables dans les institutions », fait savoir Mme Altema. Il y a également le manque de négociation des étudiants quand ils doivent intégrer le marché du travail, explique-t-elle. En effet, par manque d’expérience, les jeunes quand ils vont intégrer ce marché ne négocient pas leur salaire, ce qui peut contribuer à grossir l’inégalité salariale dans le pays.

Pour sa part, la directrice générale de Kaizen, Nahomie J.B Milien, a expliqué le refus de la majeure partie des institutions contactées pour la réalisation de l’enquête. Selon elle, dans le pays, il n’y a pas cette habitude de mener des enquêtes et de réaliser des études. Par conséquent, les gens ne sont pas à l’aise avec une telle idée. De plus, elle laisse entendre que parler de salaire en Haïti est délicat. Cependant, elle invite les autres centres et organisations à mener ces types d’enquêtes, car selon elle, Haïti manque cruellement de données pouvant aider à mieux appréhender la réalité haïtienne. Elle pense qu’il faudrait donner aux étudiants finissants plus de chances et d’opportunités.

Geneviève Rose Murdith Joseph

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