Rapport de l'ONU sur la crise politique, humanitaire et sécuritaire en Haïti

Le rapport du Secrétaire général sur l'année 2023 en Haïti, publié par le Bureau intégré des Nations unies (BINUH) le 15 janvier 2024, met en évidence les fréquents enlèvements, les actes de violence contre la population haïtienne, les atteintes aux droits humains, les tergiversations des acteurs politiques dans la recherche d'un consensus, et les lacunes du système judiciaire haïtien.

 

La gravité actuelle de la situation en Haïti sur les plans politique, humanitaire, sécuritaire et des droits humains est difficile à surestimer, a fait savoir le  secrétaire général de l’ONU  dans son rapport. Il a laissé entendre que cette crise multidimensionnelle mine les fondements des institutions de l'État et du tissu social.

 

 « À ce moment crucial de l'histoire haïtienne, il est impératif que les parties prenantes du pays se rassemblent pour élaborer un consensus large en vue d'une solution durable et inclusive propre à Haïti. Cela devrait inclure la tenue d'élections crédibles, participatives et inclusives dès que les conditions de sécurité le permettront, afin de restaurer les institutions démocratiques du pays. », 

 

Suivant le rapport, pendant cette période, les acteurs politiques ont tenté de trouver un consensus sur la restauration des institutions démocratiques, en se concentrant sur la gouvernance et les élections. Des désaccords persistent, notamment sur les pouvoirs présidentiels tels que le changement du Premier ministre. Mirlande Manigat, Présidente du Haut Conseil de la transition (HCT), a exprimé des inquiétudes sur la lenteur de la mise en place du Conseil électoral provisoire, essentiel pour les élections prévues d'ici au 7 février 2024. 

 

En ce qui concerne les actes de malversations perpétrées sur la population haïtienne, le rapport indique que les départements de l’Ouest et de l’Artibonite en Haïti font face à une grave insécurité, marquée par des violences aveugles de bandes armées contre les civils et des attaques contre la police. De plus, l'influence des bandes s'étend rapidement à des zones métropolitaines telles que Carrefour-Feuilles, Solino, Bon-Repos, Mariani et Léogane. 

Les taux d'homicides et d'enlèvements liés aux bandes ont fortement augmenté, contraignant des centaines de milliers de personnes à quitter leur domicile, lit-on. « Entre octobre et décembre, les autorités ont enregistré 1 432 homicides volontaires et 698 enlèvements, marquant une hausse significative par rapport à 2022. Des affrontements entre bandes ont éclaté après la mort d'un chef de bande en novembre, entraînant des perturbations graves, y compris la fermeture d'un hôpital. La situation démontre une détérioration alarmante de la sécurité et de l'état de droit en Haïti. », 

 

Le rapport signale également que  les effectifs de la police en Haïti ont connu une diminution alarmante en 2023, avec le départ de 1 663 agents, dont 152 femmes. Pendant la même période, 48 agents ont été tués et 75 blessés. À la fin de l'année, la police nationale comptait 13 196 agents, dont 1 588 femmes. La capacité opérationnelle de l'institution pour lutter contre les bandes reste limitée, avec seulement 21 des 47 véhicules blindés opérationnels en novembre. La police nationale demeure débordée par la violence des bandes organisées.

 

Vladimir Predvil 

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